Le pionnier de la musique trance Paul van Dyk a déjoué tous les pronostics en sortant vendredi un nouvel album un an et demi après avoir frôlé la mort en faisant une chute de 4,5 mètres lors d'un concert.

Après avoir salué la foule d'un festival aux Pays-Bas en février 2016 depuis une plateforme surélevée, l'Allemand avait fait quelques pas puis avait disparu des regards: un trou sur la scène avait été sobrement couvert pour donner l'apparence d'une surface solide.

Sa petite-amie avait été informée à l'époque qu'il pourrait ne jamais retrouver la parole ni marcher.

Non seulement le DJ a récupéré tous ses moyens, mais il a aussi enregistré un nouvel album, «From then on», que l'on pourrait traduire par «Depuis lors» et dans lequel il a insufflé sa nouvelle appréciation de la vie et sa détermination à rester maitre de sa destinée.

«J'étais dans le coma et quand je me suis réveillé, je ne pouvais plus rien faire donc quoique je réalise maintenant, c'est un miracle pour moi, un don», a expliqué à l'AFP l'artiste de 45 ans lors d'un passage à New York, où il a récemment donné un spectacle. Chaque son de l'album est «1.000% ce que je voulais qu'il soit».

«Je suis plus proche de moi-même et de ma musique que je ne l'ai jamais été, simplement parce qu'il y a une partie de moi qui voit la vie très différemment», a-t-il expliqué.

Ses jambes s'ankylosent encore et il est fatigué après deux heures passées en studio, alors qu'avant l'accident il pouvait passer huit heures consécutives derrière les platines.

«Lorsque je suis sur scène, avec l'adrénaline et l'énergie de la musique --parce que c'est ce que j'aime faire--, les gens ne le voient pas mais dès que je suis en coulisses, pfff», lâche-t-il, faisant le bruit d'une personne s'écroulant sur un canapé.

Sa colonne vertébrale a été brisée en deux endroits, il a eu une hémorragie cérébrale, a passé deux jours dans le coma et a dû réapprendre à parler. Mais il a conservé sa mémoire de long terme et son talent musical.

«From then on» reste dans son style avec de douces mélodies au synthétiseur qui vont crescendo jusqu'à l'apogée. Mais il comporte aussi des morceaux, comme «While you were gone» ou «I am alive», avec un nouveau sentiment d'urgence et de mélancolie.

Le premier extrait, «Stronger together» a été composé avec le DJ namibien Pierre Pienaar et fait référence aux personnes qui l'ont aidé à survivre.