Diane Dufresne s'apprête à faire ses débuts à la Maison symphonique en compagnie des Violons du Roy et du chef Simon Leclerc. Plongée dans sa préparation, elle a pris quelques minutes pour nous expliquer en quoi consiste ce «spectacle augmenté».

Diane Dufresne est en route pour essayer des costumes en prévision de son concert avec les Violons du Roy à la Maison symphonique, le 9 décembre. À ses côtés, son conjoint et grand complice Richard Langevin nous confie qu'ils sentent l'adrénaline monter puis il lui tend l'appareil.

«Je regarde les canards sur le lac des Deux-Montagnes, dit la chanteuse. Ils sont comme moi: ils ont tous l'air de glisser sur l'eau mais en dessous, ils pédalent.»

- Vous êtes habituée pourtant?

- On ne s'habitue jamais à ça, non. Même que c'est le contraire. On l'a déjà vécu, mais le corps ne s'en souvient pas. C'est spécial, non?

Diane Dufresne a beau s'être permis toutes les extravagances, chaque concert constitue encore pour elle une nouvelle expérience. Celui qu'elle prépare avec les Violons du Roy est, dit-elle, une version «augmentée» d'un spectacle qu'elle a monté avec son équipe pour deux galas-bénéfice à Québec et à Montréal plus tôt cette année.

«On me demande toujours pourquoi je continue. Je continue parce que c'est mon métier et qu'on ne dit pas à 60 ans -elle en a 68- "on arrête là"! On m'a parlé de la Maison symphonique et je me suis dit qu'il fallait que je fasse quelque chose de différent, en ajoutant des chansons qui vont plus loin dans l'émotion, dans le sujet. C'est pour ça que j'appelle ça un spectacle augmenté.»

Mais ça n'en demeure pas moins une autre aventure. Heureusement, elle a trouvé en Simon Leclerc, arrangeur et chef d'orchestre, un collaborateur avec lequel le déclic s'est fait presque instantanément.

«Il y a un déclic qui se fait avec tous les gens qui travaillent avec Simon Leclerc, lance-t-elle. C'est un chef exceptionnel, un arrangeur fabuleux et un homme d'une sensibilité extraordinaire. Et puis, il est tellement cool. Malgré le stress, il prend le temps de se retourner lentement, de regarder les choses comme s'il les voyait arriver au ralenti. En plus, c'est un bel homme. Vous dire le boulot qu'il accomplit en ce moment pour m'aider à faire toutes mes chansons nouvelles... Il n'y en a pas 50, mais six nouvelles chansons, c'est beaucoup.»

Les nouvelles chansons

Diane Dufresne sélectionne ses chansons de façon à composer des blocs -le bloc d'amour, le bloc de folie et de peur, le bloc écologique- auxquels elle intègre les «nouvelles», empruntées à Michel Jonasz, Alain Bashung, Jacques Brel ou Zazie.

«J'ai écouté beaucoup de musique quand je faisais mon exposition, plusieurs chansons de jeunes et tout le répertoire français. Tout à coup, je me suis arrêtée à la jeune chanteuse Zazie que j'ai trouvée très bonne. J'ai donc intégré une de ses chansons dans le bloc écologique. Je vais faire Oxygène, bien sûr, et d'autres chansons qui font plaisir aux gens. Je pense que la dernière chanson va leur faire très plaisir, mais je ne dis pas laquelle tout de suite.»

Pendant les deux jours de répétition avec les Violons du Roy, elle se proposait d'essayer de faire bouger les musiciens d'une manière différente. «Ces musiciens-là sont quand même en 2012 et ça les intéresse. C'est vraiment plaisant de travailler avec les Violons du Roy parce qu'on échange des regards. Quand on travaille avec un orchestre symphonique, c'est tellement gros que ç'en est inquiétant, tandis qu'avec eux, on peut développer une complicité.»

En plus des Violons du Roy, de Simon Leclerc et du scénographe Richard Langevin, qui conçoit les projections, Diane Dufresne mise sur une équipe de créateurs: Marie Saint Pierre pour les costumes, Alain Lortie aux éclairages et Alain Sauvageau qui, dit-elle, l'aide à «défricher» toutes les nouvelles chansons: «Moi, j'apprends comme un bébé lala, mais quand j'ai appris, ça va loin.»

Ce spectacle, qu'elle donnera également dans d'autres villes du Québec avant de revenir à la Maison symphonique pour une supplémentaire le 18 janvier, sera immortalisé sur un disque à paraître début 2013. Faute de temps, elle ne pourra y glisser de nouvelles chansons de son cru, mais ce n'est que partie remise: «Si je vais plus loin, je voudrais faire tout du nouveau. Dans la vie, c'est le nouveau qui m'intéresse, c'est ça qui me fait le plus vibrer.»

Diane Dufresne et les Violons du Roy, à la Maison symphonique, les 9 décembre et 18 janvier.