L'accouchement du premier album de Duchess Says a été laborieux, mais a permis au groupe de tourner à l'international, notamment en première partie des Yeah Yeah Yeahs. Les musiciens ont fait sauter les blocages qu'ils avaient en studio pour leur deuxième album, In A Fung Day T! , sorti mardi. La formation est en spectacle jeudi soir, et la foule du Club Soda aura droit à un coup d'éclat surprise...

Le Café du TNM est un endroit trop straight pour faire une entrevue avec Duchess Says. Mais pour des contraintes de temps, c'est là que nous rencontrons la chanteuse et bête de scène Annie-Claude Deschênes et le guitariste Philippe Clément. «La dernière fois, j'ai eu de la misère à avoir juste de l'eau», lance Annie-Claude.

Les membres de Duchess Says sont fébriles. Leur deuxième album, In A Fung Day T! , est prêt depuis février, mais il vient tout juste de paraître.

Après la sortie d'Anthologie des 3 perchoirs, Duchess Says a multiplié les spectacles ici comme à l'international, notamment en première partie des Yeah Yeah Yeahs en Angleterre. Quand le groupe a plongé pour un autre disque, il a dû renoncer à prendre d'autres engagements. «C'est dur de faire des shows et de se connecter sur la composition, explique Annie-Claude Deschênes. Là, on a même pris la peine de faire une préprod.»

Éprouvante fut la gestation d'Anthologie des 3 perchoirs, qui a duré près de trois ans. «On avait tellement fait les chansons live... Je voulais que ce soit aussi bon et naturel, donc j'avais des blocages, raconte la chanteuse. Là, j'ai arrêté de suranalyser.»

En écrivant, Annie-Claude était aussi «moins sur ses gardes» et plus «ouverte». Le groupe jammait et ce qui sortait... sortait de façon spontanée. «On a essayé d'aller un peu plus loin», explique Philippe Clément.

Ce dernier avait hâte d'entrer en studio, mais Annie-Claude en avait peur. «Qui va réussir à faire sonner ça comme je veux?» Elle a été rassurée par Adrian Popovich et Joseph Donovan, du studio Mountain City. «Ils m'ont dit les bonnes choses», dit-elle. «Nos shows, c'est du théâtre, et l'enregistrement, c'est du cinéma», résume Philippe Clément.

Plus mélodique

Enregistrées en trois semaines à peine, les nouvelles chansons punk-électro-rock de Duchess Says sont plus mélodiques, avec une structure plutôt concise et des claviers dansants et contagieux. Il y a également des titres où Duchess Says ralentit la cadence.

«Des fois, on se disait: «Est-ce que c'est trop ci ou trop pop?» Bien non, j'aime ça!», explique Philippe Clément.

«On a pu faire abstraction des difficultés qu'on a eues par le passé, d'où le titre de l'album. Nous étions dans une sorte d'état d'hypnose. Il n'y avait pas d'obstacles», ajoute Annie-Claude Deschênes.

Duchess Says, quatuor complété par Simon Besre et Ismaël Tremblay-Desgagnés, reprendra la route sous peu, de Chicoutimi à l'Europe. Jeudi soir, c'est au Club Soda que ça se passe... et les spectateurs auront droit à un stunt, comme on dit en bon français.

«On verra ce que ça va donner», lance Annie-Claude Deschênes, qui a des airs de Zooey Deschanel avec ses grands yeux bleus à la fois sages et diaboliques.

____________________________________

Duchess Says est en spectacle jeudi soir au Club Soda. Son album est en vente depuis mardi.