La multitalentueuse Krin Haglund présente The Rendez-Vous, un spectacle où seule en scène elle attend... et en profite, mine de rien, pour faire la comique, la jongleuse et l'acrobate.

Krin Haglund est débordante. D'énergie, d'idées, d'yeux aussi. Des yeux qui veulent tout gober, tout comprendre, tout exprimer. Allumée? Non. Survoltée!

Peut-être un peu hyperactive, aussi. Cette jeune maman offrait un spectacle de cirque au festival Fringe récemment, Cirque Prom, où elle jouait et qu'elle a mis en scène, tout en répétant The Rendez-Vous, sa présentation à Montréal complètement cirque.

«Je suis meilleure quand je suis très occupée. Je m'ennuie facilement, dit-elle. Je suis une femme à tout faire, particulièrement dans un spectacle.»

The Rendez-Vous est un spectacle solo, mais pas tout à fait, souligne-t-elle. Une petite équipe l'entoure, mais plus encore, il y a le public.

«Je dépends des spectateurs, dit-elle. C'est une vraie relation que j'essaie d'établir avec eux. Comme le rythme du spectacle est bien installé, je peux jouer. J'emmène les gens avec moi dans ce périple, cette folie dans ma tête. C'est très plaisant.»

La générosité du cirque

Elle parle beaucoup, rit très fort et gesticule encore plus. Cette Norvégienne d'origine qui a étudié aux États-Unis et vit à Montréal depuis 10 ans a le cirque dans le sang: roue Cyr, tissu aérien, jeu.

Il y a de tout cela dans The Rendez-Vous: du jazz, du burlesque, les années 20, quoi! On pourrait se croire au cinéma ou au théâtre.

«Pourquoi pas, je pourrais faire ça. Dans la dernière année, explique-t-elle, j'ai fait beaucoup de travail de clown en interaction avec le public. Je peux improviser et j'adore ça. Le cirque est la forme d'art la plus généreuse. Elle me permet d'être moi-même.»

Krin Haglund a changé le spectacle depuis sa présentation en tant que work in progress au Fringe, l'an dernier. La première du Rendez-Vous dans sa forme actuelle a eu lieu à Chicago en janvier dernier.

100% Krin

Ce rendez-vous qui n'en sera pas un, c'est vraiment elle. Non pas qu'elle soit, comme dans la «pièce», ce personnage qui attend quelqu'un qui ne viendra pas. Mais les diverses séquences du spectacle sont des idées bien à elle qui existent depuis des années.

«Mes numéros avec une coupe de vin, des perles et une marionnette ne trouvaient pas leur place dans mes spectacles précédents au sein de troupes comme Éloize et Les 7 doigts de la main, dit-elle. Je bouillais de nouvelles idées. Montréal complètement cirque représente la meilleure piste d'atterrissage pour mon spectacle.»

En plus d'une fin remodelée que nous ne dévoilerons pas, étant sous la menace de l'artiste de nous étrangler le goulot, une autre nouveauté de cette version de ce qui s'appelait l'an dernier The Rendez-Vous Galant est la poésie de Dorothy Parker, américaine à l'humour caustique qui s'est éteinte en 1967.

«J'adore Dorothy Parker, avoue Mme Haglund. Elle peut écrire de longs poèmes, mais aussi de très courts qui ressemblent à des haïkus. Je lis des passages pendant le spectacle. Et en français, svp!»

Impossible de trouver le temps long avec cette artiste enjouée et pétillante. Krin Haglund déborde tout court. Elle prend tout le temps des notes d'ailleurs. Son prochain spectacle?

«Je suis complètement dans Rendez-Vous, dit-elle, et j'espère le jouer 100 fois. Ça prendra du temps, mais oui, j'écris beaucoup.»

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The Rendez-Vous est présenté au Théâtre de Quat'Sous du 7 au 9 juillet.