La direction du festival TransAmériques a dévoilé hier les pièces manquantes de sa programmation en danse et en théâtre. Des créations de Clara Furey, Catherine Gaudet, Frédérick Gravel, ainsi que des productions de l'Italie, de la Pologne, du Portugal, du Liban ou de l'Iran.

Après avoir annoncé le retour de Wajdi Mouawad, qui ouvrira le festival avec Tous des oiseaux, les créations de Christian Lapointe (Constituons), Denis Marleau et Stéphanie Jasmin (SOIFS Matériaux), ou encore Danièle Desnoyers (Unfold | 7 perspectives), le festival TransAmériques a livré hier l'ensemble de son programme.

Une vingtaine de spectacles de danse et de théâtre qui ont en commun d'aborder les thèmes de la révolte, de la révolution et du capitalisme.

«On n'a plus beaucoup de certitudes, nous dit le directeur artistique Martin Faucher. C'est pour ça que nous vivons des temps révolutionnaires. L'ordre établi n'existe plus vraiment, chaque chose doit être critiquée. On est rendu à un point de rupture; on voit très bien que le monde ne peut plus continuer comme ça...»

Martin Faucher s'est rendu compte que cet appel à la révolution passait par la «critique du capitalisme».

C'est le cas des pièces Cuckoo, du Sud-Coréen Jaha Koom; Other Jesus, des Torontois Evan Webber et Frank Cox-O'Connell - qui sera célébrée à l'église St-Jax; Quasi Niente, inspirée du film d'Antonioni Le désert rouge, campé dans l'Italie industrielle des années 60; ou encore Granma. Trombones de La Havane (déjà annoncée).

En danse, Hidden Paradise, de Marc Béland et d'Alix Dufresne, aborde la question des paradis fiscaux (de la danse sur fond d'entrevue avec Alain Deneault!), tandis que Speed Glue, de Simon Grenier-Poirier et Dorian Nuskind-Oder, est centré sur un match de ping-pong où la consigne est de «jouer avec l'autre» et non de «l'éliminer».

«Il y a beaucoup de spectacles qui abordent de façon directe ou indirecte la course aux profits, et le fait qu'elle ne mène pas au bonheur.» 

Toujours en danse, plusieurs pièces sont à suivre, à commencer par Rather a Ditch de Clara Furey, qui dirigera Céline Bonnier dans un solo «sensoriel, viscéral et existentiel», ou encore Put Your Heart Under Your Feet and Walk, de Steven Cohen, cérémonie païenne qui ritualise la mort d'un proche.

Catherine Gaudet (L'affadissement du merveilleux), Dana Michel (Cutlass Spring) et Frédérick Gravel (Fear and Greed) seront présents. L'Iranien Sorour Darabi (Savusun), le Burkinabé Serge Aimé Coulibaly (Kalakuta Republik) et le Libanais Ali Chahrour (May He Rise and Smell the Fragrance) seront au Québec pour la première fois.

Les incontournables de Faucher

Selon Martin Faucher, la pièce Bacchantes - Prélude pour une purge, de la Portugaise Marlene Monteiro Freitas, est l'une des pièces essentielles de sa programmation.

«On a vu ce spectacle à Montpellier il y a deux ans et on a tout de suite adhéré. C'est un délire de 2 h 15 min, une pièce à 13 danseurs et musiciens avec un imaginaire baroque débridé et libérateur. On a des pièces qui parlent de révolution, mais pour y arriver, il faut aussi que ça se fasse dans la joie comme avec Bacchantes

Autre incontournable selon lui: This Time Will Be Different de Lara Kramer et d'Émilie Monnet.

«C'est une parole de deux artistes des Premiers Peuples, qui proposent une cérémonie-installation performative de réconciliation, mais aussi une critique de l'inaction des gouvernements depuis la commission Vérité et réconciliation. C'est pour moi un geste de création politique et de révolution.»

PHOTO FOURNIE PAR LE FTA

Quasi Niente, inspirée du film d'Antonioni Le désert rouge,
 est campée dans l'Italie industrielle des années 60.