Deux guitares, un micro, des projecteurs, un peu d'écho et une salle, probablement la plus conviviale au pays.

Deux guitares, un micro, des projecteurs, un peu d'écho et une salle, probablement la plus conviviale au pays.

Daniel Bélanger a présenté hier soir, à la salle Jean-Despréz de Gatineau, l'autre face de sa tournée de L'échec du matériel. Une face intime où le contact avec le public est indéniable, surtout à cet endroit.

Une face où on a vivement l'impression d'entendre les premières versions des chansons de son grand répertoire. Daniel Bélanger, c'est l'artiste complet. Capable de tourner intelligemment ses textes et d'être imaginatif dans ses textures musicales. Pas de frontières, encore moins de balises dans son cas.

Pendant plus d'une heure trente, il a pigé dans ses quatre disques en studio, des Insomniaques s'amusent à Quatre saisons dans le désordre à Rêver mieux et finalement dans le tout dernier, L'échec du matériel. Pendant plus d'une heure quarante-cinq, on l'a suivi dans sa bulle. Une bulle riche en sonorités. Une bulle où on aurait souhaité passer plus de temps. Mais il reste un fait, seul ou en groupe, Daniel Bélanger est unique.

Guitariste de talent

L'éclairage est tamisé et il le sera toute la soirée. Le voici, guitare électrique au cou avec les premières notes de Télévision. Suit, une petite mise au point. "Je vais intervenir beaucoup", a-t-il avoué. Et c'est ce qu'il a fait à maintes reprises. "La plupart de mes interventions n'ont pas de punch. Vous pouvez vous en inventer un."

Il revisitera coup sur coup, Tu tombes, Les temps fous et Te quitter. Une précision à propos de cette dernière, elle n'est pas une chanson d'amour. Loin de là.

Arrive alors Dis tout sans rien dire, chantée au piano sur Rêver mieux et bien rendu à la guitare. D'ailleurs, on oublie à quel point Daniel Bélanger est capable de belles et grandes choses à la guitare. Dis tout sans rien dire a requis une longue période de gestation avant de se retrouver sur Rêver mieux. L'auteur-compositeur-interprète a commencé à y songer à l'époque de Quatre saisons dans le désordre. Parlons d'une chanson, mûrie à point.

Daniel Bélanger sait aussi dérider la salle. Il a invité le public à l'accompagner dans Fous n'importe où en précisant qu'il n'avait pas la mémoire des visages.

Retour de la pause et voilà Dans un spoutnik, avec une succulente anecdote à propos de Claude Dubois, à l'époque où Bélanger était serveur d'essence professionnel. Rêver mieux a été longuement salué tout comme l'intro Sortez-moi de moi, de Quatre saisons dans le désordre.

Puis, petite incursion dans L'échec du matériel avec la chanson-titre et Je suis mort avant La folie en quatre et Opium.

Une constatation, ces deux chansons sont toujours actuelles et elles ont cette faculté de bien clore une prestation. Et de mener vers un rappel attendu La fin du monde et surtout Ensorcellée.

Si vous l'avez raté, il est de retour à la salle Jean-Despréz, ce soir. Malheureusement à guichets fermés.

Vous pourrez alors vous reprendre, le 8 octobre à la salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau. Il y sera avec ses musiciens.

Daniel Bélanger sera de retour avec son spectacle en solo, le 15 novembre, au Théâtre des Quatre Soeurs de Saint-André-Avellin.

majoanisse@ledroit.com