Un site Internet spécialisé en France dans la diffusion de documents confidentiels a publié vendredi une carte présentée comme celle du réseau privé de télécommunications du Hezbollah, au coeur de la dernière crise au Liban, et qui aurait été établie par les services libanais.

«Nous présentons cette carte comme émanant du Parti socialiste progressiste (PSP dirigé par Walid Joumblatt) et des services libanais, ce tracé est contesté par le Hezbollah», explique le responsable du site géopolitique.com, Guillaume Dasquié.

L'annonce du gouvernement libanais il y a dix jours qu'il voulait enquêter sur le réseau de télécommunications parallèle mis en place par le parti chiite, et limoger le chef de la sécurité de l'aéroport de Beyrouth, avait déclenché la flambée de violence la plus sanglante depuis la guerre civile (1975-90), avec 65 morts et 200 blessés.

Le Hezbollah avait accueilli ces mesures -qui viennent d'être annulées par le gouvernement- comme une «déclaration de guerre».

La carte diffusée sur le site géopolitique.com montre que le réseau du Hezbollah ne relie pas uniquement le sud à la banlieue de Beyrouth -comme l'admet le mouvement chiite- mais qu'il a été largement étendu vers l'est et le nord-est du pays, souligne M. Dasquié.

Cette carte d'état major présente le réseau «dans son intégralité supposée», mentionne le site.

«Les services de sécurité libanais ont tracé les diverses lignes téléphoniques enterrées par des sociétés de BTP et des organisations caritatives proches du Hezbollah», écrit géopolitique.com

«Selon des journalistes arabes établis à Beyrouth, ils auraient réalisé cette carte sur la base d'indications fournies par des proches du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt», l'un des chefs de la majorité antisyrienne, ajoute le site.

«Depuis le mois de mars dernier, cette carte a été montrée à plusieurs interlocuteurs français et américains, à l'initiative du cabinet de Marwan Hamadé», le ministre des Télécommunications, poursuit le site.

M. Hamadé a publiquement expliqué que le Hezbollah cherchait avec son réseau de télécommunications, établi selon lui avec l'aide de l'Iran, à connecter entre elles des milices du Liban, de l'Iran et de la Syrie.

À l'été 2006, lors de la guerre avec Israël, ce réseau de télécommunications enterré avait permis aux commandants chiites du Hezbollah de garder le contact avec leurs unités sur le terrain, alors que les forces de Tsahal avaient brouillé les communications par réseau gsm.

Pour le Hezbollah, ce réseau fait partie de son «dispositif de sécurité» et est crucial pour sa «résistance» contre Israël.