La lutte des gangs mexicains qui se battent pour le contrôle du marché de la drogue se transporte sur le Web.

La lutte des gangs mexicains qui se battent pour le contrôle du marché de la drogue se transporte sur le Web.

Le populaire site de vidéos en ligne YouTube ne fait pas dans la dentelle: on y voit des victimes de cette guerre sanglante, couchés dans une marre de sang ou tués d'une balle dans la tête.

Les coups des membres du cartel du Golfe et de ses rivaux de l'État de Sinaloa sont souvent exposés sur YouTube sous la forme de diaporamas de photos qui montrent les victimes de cette guerre, le tout sur une musique entraînante.

Un autre de ces vidéos montre le corps du chanteur Valentin Elizalde dans une salle d'autopsie. Il a été tué en novembre 2006 parce qu'il aurait chanté une chanson portant sur l'armée privée du cartel du Golfe, Los Zetas, dans son territoire.

YouTube affirme qu'elle ne permet pas «les vidéos qui montent des actes dangereux ou illégaux».

Une porte-parole du site a déclaré à Reuters que les utilisateurs de YouTube ont la possibilité de marquer comme étant «inappropriées» certaines vidéos, qui sont ensuite révisées par les responsables du site, qui peuvent les retirer.

Des centaines de milliers de personnes ont déjà visionné les vidéos montrant le corps ensanglanté de Valentin Elizalde.

Un spécialiste du trafic de drogue de l'Université nationale autonome du Mexique a déclaré au Los Angeles Times que la vaste majorité de ces vidéos n'étaient probablement pas mises sur le Web par des membres des gangs eux-mêmes.

Luis Astorga dit toutefois que l'apparition de meurtriers transportant des caméras laisse croire que les cartels de la drogue commencent à prendre la guerre des images au sérieux.

La semaine dernière, une attaque survenue à Acapulco et qui a fait sept morts chez les forces policières mexicaines a été filmée par les assaillants. Ceux-ci avaient mis en scène leur attaque et s'étaient déguisés en militaires.

«J'espère que ce n'est pas le début d'une spirale de vidéos macabres», dit Luis Astorga.