Le moteur de recherche se dit prêt à déposer des plaintes antitrust contre les opérateurs et acteurs des télécoms américains si ces derniers abusent de leur contrôle sur les réseaux.

Le moteur de recherche se dit prêt à déposer des plaintes antitrust contre les opérateurs et acteurs des télécoms américains si ces derniers abusent de leur contrôle sur les réseaux.

Le gouvernement américain s'apprêterait à accorder de nouveaux droits aux opérateurs télécoms dans le cadre des négociations sur la neutralité du Net qui divisent actuellement les États-Unis.

Ces négociations associent les fournisseurs de services haut débit (DSL et câble), les entreprises, les écoles et le gouvernement. Mais comme c'est souvent le cas aux États-Unis, comme auprès de la Commission européenne, les lobbies s'activent dans l'ombre, et l'industrie y est particulièrement bien représentée.

Google pour sa part espère que le législateur apportera son soutient à la neutralité du Net, alors que de leur côté les compagnies du téléphone et du câble souhaitent au contraire créer leurs propres réseaux, ce qui leur permettrait de surfacturer des services.

La menace est donc grande d'assister à la multiplication des offres à deux vitesses, au sens propre comme au sens figuré, avec par exemple des services qui pourraient bénéficier des réseaux rapides «privés» et une limitation de la bande passante lorsque ces derniers sont connectés aux réseaux «publics».

Certains acteurs de ce marché, comme Cisco, ne cachent pas qu'ils s'opposent à la neutralité du Net simplement parce que leur modèle d'affaires est basé sur le contrôle des réseaux et de la bande passante.

Situation intolérable pour Google, et l'on s'en doute pour les acteurs du Web et même pour Microsoft, qui craignent d'assister à des abus de la part des telcos si le Congrès américain cède aux pressions de ces derniers.

«Si les législateurs insistent sur la neutralité, nous seront heureux. S'ils ne la prennent pas en compte, nous seront moins heureux mais en attendant nous allons attendre et voir s'il y aura ou non des abus», a déclaré le médiatique Vint Cerf, devenu récemment l'évangéliste de Google.

Le moteur de recherche, pour qui le libre accès au Web dans les meilleures conditions est vital, a menacé, si le principe de neutralité n'était pas respecté par le législateur, de poursuivre les telécoms par des plaintes antitrust.