Mike Lazaridis, créateur du dispositif BlackBerry de Research In Motion, se prépare à intégrer une caméra et un lecteur de musique à l'ordinateur de poche le plus populaire, pour faire concurrence au Treo, de Palm, et au téléphone Q, de Motorola.

Mike Lazaridis, créateur du dispositif BlackBerry de Research In Motion, se prépare à intégrer une caméra et un lecteur de musique à l'ordinateur de poche le plus populaire, pour faire concurrence au Treo, de Palm, et au téléphone Q, de Motorola.

Tandis que Research In Motion (RIM) est en pourparlers pour régler un différend de cinq ans portant sur des brevets et susceptible d'interrompre son service aux États-Unis, une menace plus sérieuse pourrait venir de la concurrence.

«Il y a place pour de nombreuses autres applications» dans le BlackBerry, soutient M. Lazaridis.

«L'ajout de technologie multimédia est inévitable», ajoute-t-il.

La semaine dernière, RIM a fait savoir qu'il était en pourparlers pour mettre fin à un différend avec NTP à propos de brevets, signe qu'un accord pourrait intervenir avant que le tribunal se prononce sur une éventuelle interruption de service aux États-Unis. Par ailleurs, un sondage mené auprès de consommateurs indique que le BlackBerry, dont les applications se résument au courriel, au téléphone cellulaire et à la planification quotidienne, perd de son attrait.

Au dernier trimestre, Palm a vendu plus de 602 000 appareils Treo contre 645 000 BlackBerry, rétrécissant ainsi l'écart qui était de 150 000 appareils durant le trimestre précédent.

Selon Ben Bollin, analyste de FTN Midwest Research, les parts de marché du BlackBerry, qui sont de 71% à l'actuelle, pourraient chuter à 50% en 2010.

«Ils se remettent carrément en concurrence en faisant ce que Nokia et Motorola aiment faire», soutient Brian Modoff, analyste de Deutsche Bank, à San Francisco, qui conseille de vendre les actions de Research In Motion et qui dit ne pas en posséder.

Vendredi dernier, le titre de Research In Motion s'est apprécié de 6,5% après que le juge James Spencer, de Richmond, en Virginie, eut remis à plus tard sa décision touchant l'interruption de service éventuelle qui affecterait le BlackBerry aux États-Unis. Même si NTP a nié que des pourparlers en vue de régler avaient commencé, l'appréciation de l'action de RIM signale que les investisseurs sont persuadés que le différend sera réglé avant que le juge émette une injonction concernant le service de BlackBerry.

Avant la journée d'hier, le titre de RIM avait fait un gain de 12% depuis le début d'année, les actionnaires faisant le pari que l'affaire sera réglée sans interruption de service.

Hier, l'action a cédé plus de 3,7% à 81,80$ à la Bourse de Toronto.

M. Lazaridis, 44 ans, dirige personnellement une équipe de plus de 1000 ingénieurs qui travaillent à la mise au point de nouvelles applications et qui visent à simplifier le dispositif de manière à attirer les petites entreprises et les consommateurs. Le patron a notamment fait appel à Gareth Hughes, un ancien ingénieur de Motorola en Écosse, pour diriger l'usine de fabrication capable de produire 5 millions de BlackBerry par année.