(Montréal) Dans un contexte de forte demande pour l’industrie de l’énergie renouvelable, la direction de Boralex assure qu’elle sera en mesure de trouver le financement nécessaire pour le développement de ses projets.

Le producteur d’énergie renouvelable a indiqué que son portefeuille de projets en construction atteint 6,8 gigawatts (GW) au 31 décembre. Près de 400 mégawatts (MW) ont été ajoutés au cours des trois derniers mois de l’année. La société attend aussi de connaître le résultat d’appels d’offres dans l’État de New York et en Ontario.

« Les projets sont étalés dans le temps, alors nous n’aurons pas de difficulté à les financer », assure le président et chef de la direction du producteur d’énergie, Patrick Decostre, lors d’une conférence téléphonique, vendredi, visant à discuter des résultats trimestriels.

« Si nous continuons d’avoir du succès (pour remporter des contrats), nous devrons trouver des moyens de financer ces projets, probablement avec une récupération du capital en vendant des participations minoritaires comme nous l’avons fait en France », précise-t-il.

Le chef des finances, Bruno Guilmette, précise que Boralex avait suffisamment de capitaux pour la prochaine année. L’entreprise disposait de 547 millions en liquidités disponibles et financements autorisés au 31 décembre. C’est 155 millions de plus qu’au trimestre précédent.

M. Guilmette souligne que plusieurs options s’offrent à l’entreprise québécoise, notamment la dette liée à un projet en particulier, les crédits d’impôt du gouvernement fédéral, la vente d’actifs ou la formation de partenariat pour certains projets.

« Le marché est très réceptif, affirme le chef des finances. Nous avons de bonnes relations avec les prêteurs. Nous sommes capables de choisir les meilleures options de financement. »

Il note que Boralex génère des flux de trésorerie et que ceux-ci sont réinvestis dans le développement de projets. « Nous nous donnons l’objectif d’en réinvestir entre 50 % et 75 %. Ce trimestre, 62 % des flux de trésorerie produits par les opérations sont réinvestis dans l’entreprise. »

M. Decostre a mentionné que la demande était très forte dans les marchés où Boralex concentre son attention, soit le Québec, l’Ontario, l’État de New York, la France et le Royaume-Uni. « Nous avons beaucoup de travail dans ces juridictions. »

La forte demande internationale fait aussi en sorte de réduire la concurrence au Canada tandis que les entreprises internationales en ont déjà plein les bras aux États-Unis et en Europe.

« Si vous regardez l’Allemagne, ils remettaient des permis pour 1  GW par année, maintenant c’est 5 GW par année. Si vous êtes une entreprise allemande, vous n’avez pas à venir au Québec ou en Ontario parce que vous avez déjà beaucoup à faire en Allemagne, en France, au Royaume-Uni ou aux États-Unis. »

L’analyste Brent Stadler, de Desjardins Marché des capitaux, croit que Boralex « est dans une bonne posture pour financer sa croissance ». Il estime que la société pourra dégager environ 120 millions en flux de trésorerie en 2024 pour réinvestir dans le développement de projets.

L’analyste Sean Steuart, de Valeurs mobilières TD, souligne que Boralex a soumis sa candidature pour l’équivalent de 765 mégawatts (MW) de projets dans l’État de New York et en Ontario. « Ça soutient notre opinion que Boralex est dans une bonne posture pour alimenter son portefeuille de projets en développement. »

Résultats supérieurs aux attentes

Boralex a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre tandis que la société a augmenté sa production d’électricité de 12 % à 1814 gigawattheures (GWh).

Le producteur a affiché un bénéfice net de 58 millions, comparativement à une perte de 7 millions à la même période l’an dernier. Les revenus, pour leur part, ont diminué de 2 % à 315 millions.

Son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté en combiné, un indicateur que les analystes couvrant Boralex suivent de plus près, atteint 229 millions. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient que le BAIIA serait de 196 millions, selon une compilation de RBC Marchés des capitaux.

L’action de Boralex perdait 34 cents, ou 1,14 %, à 29,49 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.

Note aux lecteurs : Ceci est une version corrigée. Dans une précédente version, nous écrivions que le BAIIA ajusté combiné était de 129 millions. Il est en fait de 229 millions.