(Montréal) Sollio Groupe Coopératif a renoué avec la rentabilité en 2023 tandis que les activités d’Olymel retournent en territoire positif, malgré les pertes du secteur porcin.

La coopérative qui possède le transformateur alimentaire Olymel, mais aussi le quincaillier BMR, affiche un excédent de 115,4  millions au cours de l’exercice clos le 28 octobre dernier. Cela se compare à une perte de 336,9 millions à la même période l’an dernier. L’amélioration de la rentabilité survient malgré une diminution des ventes, qui ont reculé de 8,4 milliards à 8,3 milliards.

« Après deux années qui ont été particulièrement difficiles sur le plan financier, notre coop a renoué avec la rentabilité en 2023, commente le chef de la direction, Pascal Houle, en conférence de presse, jeudi, en marge de l’assemblée annuelle. […] C’est un revirement qui est remarquable. »

Ce redressement est attribuable à la division alimentation (Olymel) qui renoue avec la rentabilité. La division affiche un excédent de 138,3 millions en 2023 par rapport à une perte de 446,1 millions en 2022, selon les résultats dévoilés jeudi.

Le secteur du porc, où Olymel domine 80 % de l’industrie de la transformation, demeure dans une situation difficile. Ce segment est toujours déficitaire.

Le contexte difficile a amené Olymel à fermer des usines. La coopérative et Les Éleveurs de porcs du Québec ont conclu une entente de réduction des prix au printemps dernier. Québec a également alloué 80 millions afin de financer un programme de retrait volontaire destiné aux éleveurs et ainsi réduire la production.

L’industrie reste dans une posture difficile, a répondu le président-directeur général d’Olymel, Yanick Gervais. « Les gens (les producteurs) sont fatigués, il y a eu des années excessivement difficiles. »

Le dirigeant a toutefois tenu à souligner qu’il y avait des améliorations. « On voit une baisse du prix des grains. La valeur de la carcasse augmente. Ça, c’est quand même de très bonnes nouvelles. Ça peut représenter entre 30 $, 40 $ ou 50 $ de plus en termes de revenus à la ferme pour les prochains mois. »

Le ralentissement économique a également grugé les excédents chez BMR. Le quincaillier affiche un excédent net de 34,5 millions en 2023, par rapport à 41 millions l’année précédente.

Le chef de la direction de BMR, Alexandre Lefebvre, a expliqué que le quincaillier connaissait un ralentissement des activités après « le faste de la pandémie ».

« La division a dû composer avec une conjoncture qui a été plus difficile, marquée notamment par une diminution historique des mises en chantier, un taux d’endettement élevé des ménages, de même que des taux d’intérêt à la hausse et l’inflation anormalement élevée qu’on vit depuis quelques mois. »

La coopérative a également souligné que la dette à long terme avait diminué de plus de la moitié pour s’établir à 571,5 millions à la fin de l’exercice 2023.