L’intégration des deux filiales immobilières a déclenché un grand rebrassage des cartes à la Caisse de dépôt, qui se traduira par des pertes d’emplois importantes dans l’ensemble de l’organisation.

Un nombre substantiel d’emplois, qui pourrait atteindre la centaine, serait éliminé dans cette vaste restructuration en cours. « Tout le monde va être fixé sur son statut d’emploi le 29 avril », a précisé la porte-parole de la Caisse, Kate Monfette.

L’intégration des filiales immobilières Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital annoncée à la fin du mois de janvier vise à réduire les coûts de 100 millions. Mais ces économies ne proviendront pas uniquement de ces deux filiales, précise la Caisse.

La restructuration touchera aussi toute l’offre de services de l’organisation, comme les technologies de l’information, les ressources humaines et les communications, a fait savoir la porte-parole.

Le nombre d’emplois qui disparaîtront n’est pas connu, mais il pourrait être important, selon le PDG de la Caisse, Charles Émond. « Est-ce que ce sera des dizaines ? Non. On parle de quelque chose de plus substantiel au niveau des emplois », a-t-il dit lors de la publication des résultats financiers de 2023, la semaine dernière.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Charles Émond, PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec

Ivanhoé Cambridge et Otéra Capital ont 680 employés. Les synergies recherchées ne viendront pas toutes d’une réduction des emplois, a indiqué la Caisse, mais aussi de l’amélioration du fonctionnement de l’ensemble de l’organisation, où il existe beaucoup de doublons.

Charles Émond a donné l’exemple de la multiplication des conseils d’administration, des comités de direction et des comités d’investissements qui accaparent trop de temps, en plus de systèmes informatiques différents qui nuisent au partage de l’information.

Selon lui, l’objectif de la restructuration est de passer d’un coût de fonctionnement « raisonnable » à un coût de fonctionnement « optimal ».

Les deux filiales immobilières ont un coût de fonctionnement annuel de 300 millions, comparativement à 800 millions pour les autres activités de la Caisse, a-t-il précisé.

Les frais de fonctionnement de la Caisse de dépôt sont passés de 48 cents par tranche de 100 $ d’actif en 2022 à 59 cents par tranche de 100 $ d’actif l’année dernière. Selon ses dirigeants, ce bond s’explique par les primes à la performance versées à ses gestionnaires internes et externes. Sans ces primes, les charges d’exploitation ont été de 22 cents par tranche de 100, un niveau similaire à l’an dernier.

Intégration des filiales

Otéra Capital a déjà été intégrée au portefeuille existant de revenus fixes de la Caisse et Ivanhoé Cambridge deviendra un portefeuille distinct, comme ceux de placements privés et d’infrastructures.

L’intégration des deux filiales aux autres activités de la Caisse de dépôt s’étirera sur 18 à 24 mois. C’est long, a expliqué la présidente et cheffe de la direction d’Ivanhoé Cambridge, Nathalie Palladitcheff, parce qu’il ne s’agit pas de coupes, mais d’optimisation. Mme Palladitcheff quittera son poste à la fin d’avril.

La Caisse affiche un rendement de 7,2 % pour 2023, une performance qui a été tirée à la baisse en partie par ses investissements immobiliers. Son secteur immobilier a réalisé un rendement de - 6,2 % dans un marché difficile où l’indice de référence a fait pire, à - 10 %.