(Vancouver) Le ministre de l’Industrie du Canada a évoqué l’importance de Teck Resources vendredi, sans toutefois s’engager à mettre un terme à une prise de contrôle de l’entreprise.

« Notre message a été très clair, à savoir que nous aimons Teck en tant qu’entreprise canadienne », a affirmé vendredi François-Philippe Champagne lors d’une conférence de presse à Montréal.

« Mais comme vous le savez, en tant qu’organisme de réglementation en vertu de la Loi sur Investissement Canada, c’est tout ce que je peux dire pour le moment. »

PHOTO DARRYL DYCK, LA PRESSE CANADIENNE

Le PDG de Teck Resources, Jonathan Price

Ses commentaires interviennent après une semaine mouvementée qui a vu Teck Resources annuler un vote sur son plan de restructuration à la dernière minute, tandis que le géant minier Glencore poursuit ses efforts pour racheter l’entreprise.

Teck, établie à Vancouver, a annulé mercredi un vote des actionnaires sur son projet de scission en deux entités : une composée de ses actifs métallurgiques et l’autre, de ses actifs de charbon sidérurgique. Elle a en outre répété qu’elle s’opposait à tout accord avec Glencore, ajoutant qu’elle restait attachée à son propre plan de scission.

Glencore, quant à elle, a indiqué jeudi qu’elle souhaitait toujours discuter d’un accord avec le conseil d’administration de Teck, mais qu’elle était prête à soumettre son offre publique d’achat directement auprès des actionnaires de la société, au besoin.

L’échec du plan de restructuration de Teck a laissé la porte ouverte à la proposition de Glencore, qui a également suscité un intérêt politique accru, y compris des appels des conservateurs fédéraux pour que le gouvernement bloque toute tentative de la société suisse d’acquérir Teck.

Les commentaires faits vendredi par M. Champagne faisaient écho à ce que lui et d’autres ministres ont écrit dans une lettre à la chambre de commerce du Grand Vancouver. Dans cette missive datée du 24 avril, trois ministres du gouvernement fédéral disaient suivre la situation « de très près » et affirmaient avoir « besoin d’entreprises comme Teck ici, au Canada ».

Une prise de contrôle potentielle par Glencore serait soumise à la fois à un examen des avantages nets et à un examen de la sécurité nationale par le gouvernement fédéral. Certains observateurs ont souligné que les efforts de Glencore visant l’entreprise canadienne survenaient en même temps que le gouvernement s’est engagé à mettre en place une stratégie nationale sur les minéraux critiques dans le cadre de son plan climatique global.

Le calendrier de toute éventuelle proposition de restructuration de Teck reste incertain, tout comme la prochaine décision de Glencore.

Malgré tous les éléments inconnus, il semble clair que les actionnaires bénéficient des projets concurrents, car l’action de Teck s’est négociée près de sommets historiques au cours des deux dernières semaines.