Procter and Gamble (P&G), le fabricant de savons, détergents et produits de beauté et d'hygiène, a vu son bénéfice net progresser au 1er trimestre de son exercice 2016, mais le chiffre d'affaires a déçu les attentes des analystes.

Selon ses résultats trimestriels annoncés vendredi, P&G a réalisé un bénéfice net de 2,6 milliards de dollars en hausse de 30 %, mais le chiffre d'affaires a reculé de 12 % à 16,5 milliards de dollars, là où les attentes étaient de 17,2 milliards.

Le bénéfice ajusté par action est de 98 cents, supérieur aux attentes du marché qui étaient de 95 cents.

Le groupe a notamment invoqué la hausse du dollar pour expliquer le recul de ses ventes lors de l'exercice et a précisé que sans tenir compte de cet impact le recul n'était que de 1 %.

«Les ventes ont été faibles, comme nous nous y attendions en raison d'effets de change significatifs, de notre choix de sortir d'activités non rentables et des premiers effets de notre plan d'amélioration que nous sommes en train d'appliquer pour nos principaux produits et marchés», a indiqué A.G. Lafley, PDG du groupe de Cincinnati (Ohio, nord), cité dans le communiqué.

Pour l'exercice 2016, P&G a indiqué qu'il était difficile de se livrer à des prévisions et table sur une faible progression de ses ventes en raison d'effets de change qui devraient amputer ses résultats de l'ordre de 5 à 6 points de pourcentage.

Toutes les branches d'activité ont vu leur chiffre d'affaires reculer sur le trimestre, seuls les lessives et détergents parvenant à accroître leur bénéfice opérationnel de 2 %. La chute est particulièrement nette pour les produits d'hygiène, avec un recul de 20 % du bénéfice opérationnel. Dans l'ensemble, celui-ci est toutefois en progression de 4 % à 3,4 milliards de dollars. La marge opérationnelle s'est également améliorée à 22,8 % au lieu de 19,4 % un an avant.

À la suite de l'annonce de ces résultats, l'action du groupe perdait 1,15 % à 73,99 dollars vers 8 h 30 à Wall Street dans les échanges électroniques de pré-séance.

Le fabricant des couches-culottes Pampers et des rasoirs Gillette est engagé depuis plus de trois ans dans un vaste programme d'économies. Il avait notamment inscrit sur son dernier exercice 2015 une lourde charge de 2 milliards de dollars liée à ses opérations au Venezuela qui ne sont désormais plus consolidées avec le reste des filiales.

Il a déjà cédé plusieurs marques dans le secteur des produits de beauté et s'est délesté des piles Duracell et des savons Zest et Camay. Il veut céder au total 90 marques pour se concentrer sur une dizaine de griffes fortes.

Il fait face à une forte concurrence sur certains marchés, notamment les rasoirs où ont fait leur apparition des vendeurs en direct sur internet. Cela se ressent dans la forte baisse pour les produits d'hygiène dont les ventes ont baissé de 14 % à 1,674 milliard de dollars pour un bénéfice de 390 millions de dollars, en baisse de 16 %.

Pour les autres divisions, le chiffre d'affaires est en baisse de 12 % pour les produits de beauté, de 11 % pour les produits de santé, de 11 % pour les détergents et produits d'entretien et de 12 % pour les produits pour bébés et féminins.