La hausse des frais pour les bagages et des autres frais auxiliaires fait partie de la stratégie d'Air Canada pour augmenter ses profits de façon permanente, une situation que le transporteur aérien aimerait voir se poursuivre même une fois que les prix du carburant auront grimpé.

«La faiblesse des prix du carburant est un vent arrière bienvenu, mais l'histoire a montré combien les prix du pétrole peuvent être capricieux, alors nous restons concentrés sur l'exécution de cette stratégie, qui nous a mené jusqu'ici», a expliqué mardi le chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu.

Le plus grand transporteur aérien au pays a affiché un profit record de 122 millions pour son premier trimestre, en excluant les coûts des éléments non récurrents, ce qui était en partie attribuable à une baisse de 25% des prix du carburant par rapport à la même période l'an dernier.

Air Canada [[|ticker sym='t.ac'|]]  a indiqué que les revenus hors tarifs par passagers avaient progressé de 15% pendant les trois premiers mois de l'année, grâce à la contribution des frais pour les bagages enregistrés, pour les annulations, pour le choix des sièges, pour les places privilégiées et pour diverses améliorations.

WestJet [[|ticker sym='t.wja'|]] , un concurrent d'Air Canada, a dévoilé la semaine dernière un profit net trimestriel record grâce à la chute des prix du carburant et des hausses des frais auxiliaires.

Ces frais ne sont toutefois pas bien accueillis par certains passagers, qui accusent les lignes aériennes de leur soutirer toujours plus d'argent tout en réduisant les conditions des voyages, que ce soit en réduisant l'espace pour les jambes ou en éliminant les repas gratuits pendant les vols.

Mais M. Rovinescu soutient que ces frais sont largement acceptés aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Aux États-Unis, les frais pour les bagages dans l'industrie du transport aérien ont grimpé de cinq pour cent à 3,5 milliards de dollars US l'an dernier, tandis que les frais pour modifier les réservations ont progressé de six pour cent à 3 milliards US.

Des observateurs de l'industrie estiment que les lignes aériennes doivent changer le modèle d'affaires qui a forcé plusieurs d'entre elles à cesser leurs activités.

En échange de garder les tarifs le plus bas possible, les lignes aériennes exigent des frais pour les services que choisissent les passagers. Ceux-ci incluent l'enregistrement des bagages, le choix de certaines places privilégiées dans les avions et, bientôt, une connexion Wi-Fi.

Air Canada a indiqué que les hausses de frais faisaient partie de sa stratégie d'affaires, laquelle prévoit aussi des réductions de coûts grâce à l'expansion du transporteur à bas prix Rouge, l'ajout d'une centaine de sièges dans les grands Boeing 777 et l'arrivée de nouveaux Boeing 787 Dreamliner dans sa flotte.

Avant ajustements pour certains éléments, comme les taux de change et les programmes de couverture pour le carburant, Air Canada affirme que sa perte nette a diminué de 9,4% à 309 millions, ou 1,08 $ par action. Les revenus ont progressé de six pour cent à 3,25 milliards.

Le bénéfice ajusté par action s'est chiffré à 41 cents, ce qui était largement supérieur à celui de 18 cents par action attendu par les analystes, selon les prévisions recueillies par Thomson Reuters. L'an dernier, Air Canada avait fait état d'un bénéfice ajusté de 46 cents par action.

L'action d'Air Canada a pris mardi 44 cents, soit 3,8%, pour clôturer à 12,16 $ à la Bourse de Toronto.