La banque d'affaires Goldman Sachs a annoncé lundi le départ d'un de ses numéros 2, trois jours seulement après que les médias américains ont fait part du retrait prochain de son PDG Lloyd Blankfein.

Harvey Schwartz, 53 ans, va quitter le 20 avril l'établissement, symbole de la domination de Wall Street sur la finance mondiale. Son départ fait de David Solomon, 56 ans, le seul successeur potentiel de M. Blankfein.

M. Schwartz, ancien courtier, et M. Solomon, banquier d'affaires, avaient été élevés en janvier 2017 au rang de «coprésidents» et «co-directeurs généraux délégués» de la prestigieuse banque.

Cette promotion en faisait les dauphins désignés de Lloyd Blankfein à la suite du départ de Gary Cohn, nommé alors conseiller économique du président américain Donald Trump, fonction dont il a démissionné la semaine dernière.

Les raisons du départ d'Harvey Schwartz n'ont pas été données.

«Harvey (Schwartz) a été un mentor pour beaucoup et son influence a laissé une empreinte indélébile sur des générations de professionnels à Goldman Sachs. Je voudrais remercier Harvey pour tout ce qu'il a fait pour l'entreprise», a tenu à saluer Lloyd Blankfein.

Vendredi, il se murmurait à Wall Street que MM. Schwartz et Solomon allaient prendre ensemble la succession de Lloyd Blankfein, qui s'apprête, selon le Wall Street Journal (WSJ), à tirer sa révérence en fin d'année.

M. Blankfein avait toutefois semblé surpris par cette information: «C'est l'annonce du WSJ (...) et non la mienne. J'ai l'impression d'entendre mon éloge funèbre», avait-il réagi sur son compte Twitter.

David Solomon, entré chez Goldman Sachs en 1999 en provenance de la défunte banque d'affaires Bear Stearns, est également DJ sous le nom de «DJ D-Sol».

Il est aux avant-postes pour les questions liées à la diversité à Goldman Sachs et a pesé de tout son poids pour alléger la charge de travail imposée aux jeunes recrues.

Ce collectionneur de vin s'était fait voler des centaines de bouteilles de grands crus entre 2014 et 2016 par son ex-secrétaire personnel. Ce dernier avait été arrêté en janvier à Los Angeles.

L'un des faits d'armes d'Harvey Schwartz, entré chez Goldman Sachs en 1997 dans la division courtage dirigée alors par Lloyd Blankfein, est d'avoir convaincu la firme de ne pas changer de cap lors de la crise financière.

Ce pari a permis aux courtiers de l'établissement de générer pour 33 milliards de dollars de recettes en 2009, un record jamais égalé depuis à Wall Street alors que les autres banques mordaient toutes la poussière.