Les magasins de meubles Artemano, qui s'étaient placés à l'abri de leurs créanciers l'automne dernier, ont fait faillite. Mais l'enseigne ne disparaîtra pas pour autant. L'homme d'affaires Bruno Rodi, connu pour les sofas du même nom, a racheté les actifs et poursuit les activités.

Bruno Rodi n'en est pas à sa première acquisition du genre : c'est lui qui avait racheté les activités internationales de BIXI, en 2014, alors en graves difficultés financières.

L'entrepreneur qui a fait fortune dans l'immobilier est fréquemment décrit comme un Marco Polo des temps modernes. Il a visité plus de 200 pays et passe le plus clair de son temps à l'extérieur du Canada, ce qui ne l'empêche pas de demeurer actif dans le monde des affaires à titre d'investisseur.

Joint par téléphone à l'extérieur du pays, Bruno Rodi a indiqué ne pas être autorisé à dévoiler le montant de la transaction. « On peut mentionner que le coût a été de quelques millions et de plusieurs millions avec les investissements à venir pour continuer le développement du brand. »

Selon nos informations, le syndic KPMG avait reçu d'autres offres d'achat. Ce dernier n'a pas voulu nous donner de précisions à ce sujet.

La vente des actifs a été conclue au début de décembre, peu avant que l'entreprise ne tombe officiellement en faillite, le 14 décembre, faute d'avoir déposé une proposition aux créanciers dans les délais prescrits. Ces derniers ne recevront rien. Artemano leur devait 13 millions de dollars.

Un bel avenir

Bruno Rodi dit avoir voulu mettre la main sur Artemano en raison de son type de marchandise. « Je suis axé sur la nature et le recyclage. J'aime ce genre de produit. Je suis un amoureux de la planète. »

Il est convaincu que la chaîne de magasins aura un bel avenir et pourra être profitable, car « le produit est exceptionnel, juge-t-il. Le problème était seulement sa structure interne ».

Artemano se distingue des concurrents en récupérant du bois «  à la fin de sa première vie utile » pour le transformer en meubles à peu près tous uniques.

Bruno Rodi a acheté les stocks, la marque de commerce et les ordinateurs. L'homme d'affaires a bien l'intention de faire prendre de l'expansion à la chaîne, mais il est trop tôt pour dire quand et où. Avant cela, il devra trouver « un top président » et d'autres ressources, souligne-t-il.

À l'heure actuelle, sept points de vente sont ouverts (six au Québec et un à Ottawa). Lorsque l'entreprise s'est placée à l'abri de ses créanciers, elle en exploitait douze.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Bruno Rodi