La relance économique du centre-ville de Montréal passe par un retour au bureau des employés, estime la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM). Ainsi, l’organisation interpelle-t-elle les grandes entreprises et les PME afin qu’elles établissent un plan clair de retour au travail alors que septembre est à nos portes. Pour s’assurer que l’exercice soit fait et mené correctement, elle propose aux entreprises de signer une déclaration.

Jusqu’ici, les hauts dirigeants d’une quinzaine d’organisations de taille l’ont paraphée : le Mouvement Desjardins, la Caisse de dépôt et placement du Québec, Hydro-Québec et la firme d’avocats BLG, notamment. « La réception et la collaboration sont bonnes », affirme Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM.

Bien des mots de cette déclaration sont mis en évidence dans l’espoir de guider adéquatement les entreprises dans l’établissement d’un plan de retour au travail réussi, tels « sécuritaire », « progressif » et « flexible ».

Des employés sont inquiets. Il ne faut pas devancer les règles de la Santé publique. Ça briserait le lien de confiance avec eux.

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

La déclaration a été rédigée à la lumière des résultats d’un récent sondage mené pour la CCMM par Léger et d’enquêtes internes de plusieurs organisations sur la question. « Ça nous a donné une idée des préoccupations des gens, dit Michel Leblanc. C’est ce qui fait qu’on a produit la déclaration. Avec celle-ci, on veut dire : prenez les devants ! »

Les entreprises sont-elles prêtes pour une nouvelle réalité du travail, qui se fera vraisemblablement de façon hybride ? Ont-elles bien communiqué leurs plans automnaux à leurs salariés ? « C’est très inégal, répond Michel Leblanc. Pour certaines, c’est fait depuis le printemps dernier. Elles ont sondé leurs employés. Mais toutes n’ont pas établi de plan très clair. Pour une bonne partie des grands employeurs, il y a un arrimage évident entre la culture d’entreprise et l’idée de faire un plan, car leur motivation est d’appuyer et de rassurer leurs employés. »

« Les entreprises sont différentes et ne partent pas toutes du même point », note Danny Déry, vice-président, centre conseils expérience employés, de la Banque Nationale, qui a signé la déclaration. « Comme nous avions 400 succursales ouvertes pendant la pandémie et donc que près de 1000 personnes venaient travailler au centre-ville, on a une maturité sur le plan du travail en temps de crise. »

La Sun Life, qui compte 2200 employés à Montréal, est aussi un des signataires de la déclaration. « On a annoncé nos couleurs à nos employés au début du mois », raconte Yann Nachabé, directeur, affaires gouvernementales et réglementation, de la Sun Life (Québec).

On a poussé pour la souplesse, la flexibilité et l’autonomie, notamment pour attirer des talents. On permet aux employés de choisir le mode de travail qu’ils préfèrent. Comme on était déjà alignés en ce sens, la déclaration répondait à ce qu’on avait établi.

Yann Nachabé, directeur, affaires gouvernementales et réglementation, de la Sun Life

Le plan automnal de la Banque Nationale, en trois étapes, implique des grappes d’employés qui grossissent au fil des mois. « On doit regarder ce que la pandémie nous réserve, soutient Danny Déry. Le plan doit être évolutif. La réalité est aussi très différente d’une équipe à l’autre. Tous ne doivent pas revenir d’un coup. »

Comme toutes ne sont pas rendues au niveau de préparation de l’assureur ou de l’institution bancaire, la CCMM espère ainsi créer un effet d’entraînement. « Ça presse. Là, il faut mettre les bouchées doubles et arriver avec un plan clair, martèle Michel Leblanc. Ne pas improviser est la meilleure pratique. Les entreprises gouvernementales, telle Hydro-Québec, sont celles qui pourraient prendre les devants et créer un effet de levier. »

« L’économie montréalaise est un écosystème, note Yann Nachabé. La relance passe entre autres par les entreprises. »