Le commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale, Me Jacques Saint-Laurent, a décidé de déclencher une enquête autour des interventions du député péquiste Pierre Karl Péladeau dans le dossier de la vente de Vision Globale.

Avec cette décision, annoncée par communiqué, vendredi après-midi, le commissaire Saint-Laurent va plus loin que la simple demande d'avis que lui avait faite, en matinée, l'actionnaire de contrôle de Québecor. La Presse rapportait vendredi que M. Péladeau avait, en commission parlementaire, demandé au ministre de l'Économie Jacques Daoust d'intervenir pour favoriser la vente de Vision Globale à des intérêts québécois.

Or deux firmes seulement étaient en lice, Québecor Média international et une firme américaine Clearlake Capital. M. Péladeau avait tenu à s'excuser vendredi s'il avait contrevenu aux règles d'éthique de l'Assemblée. Il a aussi soutenu qu'il voulait trouver une nouvelle vocation à l'Aéroport de Mirabel à l'époque, dont on avait déjà annoncé la démolition. M. Péladeau n'avait toujours jamais abordé la question de Mirabel en commission parlementaire en juillet. Le ministre Daoust, jouant de prudence, avait rappelé que deux compétiteurs seulement considéraient l'achat. Il avoue avoir été surpris de l'intervention de M. Péladeau sur une question où ses intérêts étaient manifestement en jeu, «une intervention maladroite» a-t-il résumé.

Dans son communiqué, le commissaire Saint-Laurent indique que le député Péladeau a déjà été prévenu de la décision de tenir une enquête. Le code de déontologie de l'Assemblée nationale, prévoit que ces enquêtes se déroulent à huis clos. Si on en vient à la conclusion qu'un manquement a été commis, un rapport est rapidement remis au président de l'Assemblée nationale, au député visé et à son chef parlementaire. Le rapport est rendu public par le président de l'Assemblée nationale. Le commissaire prévient qu'il ne formulera aucun commentaires supplémentaires sur ce dossier.