Le docteur Yves Bolduc devra rembourser en totalité «le coup d'argent» de 215 000 $ qu'il a fait sur «sur le dos des Québécois», a prévenu mercredi le chef péquiste intérimaire, Stéphane Bédard.

En entrevue à La Presse Canadienne, le leader du Parti québécois a de nouveau exigé la démission du ministre de l'Éducation qu'il accuse d'avoir manigancé pour accumuler les primes consenties aux médecins pour la prise en charge de patients.

«Quelqu'un doit 215 000 $ au fisc, il rembourse. Quelqu'un doit 215 000 $ à la RAMQ, il demande un avis à la RAMQ et (comme) ministre du gouvernement, il ne rembourse que 26 000 $. Je suis gêné, gêné comme élu, gêné comme citoyen du Québec de faire face encore à une situation comme celle-là. Il doit démissionner le plus rapidement possible pour qu'on puisse passer enfin à autre chose et (il doit) rembourser», a affirmé M. Bédard.

Le ministre Bolduc a fait savoir mardi par voie de communiqué qu'il remettra un peu plus de 27 000 $ à la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) pour les patients abandonnés moins d'un an après avoir été inscrits à son carnet de rendez-vous. Il versera un montant équivalent à des oeuvres de charité.

L'élu libéral est loin du compte, rétorque le chef du PQ. L'opposition réclame le remboursement intégral de la cagnotte de 215 000 $ en primes empochées par M. Bolduc pendant qu'il cumulait sa pratique médicale avec ses fonctions de député de l'opposition entre 2012 et 2014.

M. Bédard allègue que le député de Jean-Talon s'est monté une clientèle nombreuse tout en sachant qu'elle serait temporaire et qu'il ne pourrait pas remplir ses obligations.

À 100 $ ou 200 $ de boni par patient inscrit, le docteur-député a voulu encaisser le maximum d'argent pour arrondir ses fins de mois pendant son séjour dans l'opposition, croit le chef du PQ par intérim.

«Il connaît le but de la prime, le but de la prime, c'est pour les patients du Québec et lui, il l'a utilisée pour lui, pendant qu'il travaillait à temps plein à l'Assemblée nationale, pour faire un coup d'argent sur le dos des patients, sur le dos des Québécois. Je suis sans connaissance», a pesté M. Bédard.

«Il touchait déjà son salaire de député, il touchait déjà de l'argent pour les actes médicaux qu'il posait en même temps et, en plus, il touche une prime pour une prise en charge à long terme. Et le gouvernement dit «tout va bien'. Ça démontre que les règles d'éthique sont encore très basses», a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs jours, le ministre refuse d'accorder des entrevues mais il ne perd rien pour attendre, a averti le député de Chicoutimi.

«On va le pogner, il n'a pas à s'en soucier, ce sera le premier thème abordé à la première journée de la session (en septembre). Ce dossier ne sera pas fermé tant que les Québécois n'auront pas été remboursés», a-t-il soulevé.