Ayant renoncé à ses responsabilités de leader de l'opposition au Sénat il a deux mois environ, le sénateur conservateur Claude Carignan met fin à sa neutralité dans la course à la direction du Parti conservateur: il jette  son dévolu sur le député de Beauce Maxime Bernier pour succéder à Stephen Harper à tête du parti.

M. Carignan, qui s'est démarqué au Sénat au cours des derniers mois en faisant adopter un projet de loi sur la protection des sources journalistiques et en parrainant un autre projet de loi pour donner de nouveaux outils pour arrêter les automobilistes qui conduisent avec les facultés affaiblies par les drogues - un projet de loi que le gouvernement Trudeau s'apprête à reprendre à son compte dans son projet de légaliser la marijuana -  estime que M. Bernier a présenté jusqu'ici « la plateforme la plus audacieuse » de tous les candidats.

Dans une lettre qu'il a remis à La Presse afin d'expliquer sa décision, le sénateur Carignan affirme que les engagements de M. Bernier en faveur « de la liberté » permettront au Parti conservateur de faire des gains au Québec aux prochaines élections.

« J'ai beaucoup d'estime pour tous les candidats et je partage des liens d'amitié avec plusieurs d'entre eux. Ce n'est donc pas facile pour moi d'appuyer publiquement un candidat en particulier. Mais je crois que Maxime Bernier est le mieux placé pour nous permettre de faire des gains importants au Québec et donc de nous mener à la victoire en 2019. Et que cela doit être dit publiquement », écrit M. Carignan.

Dans cette longue course qui compte 14 candidats et qui connaîtra son dénouement le 27 mai à Toronto, Maxime Bernier est considéré comme l'un des meneurs avec l'homme d'affaires Kevin O'Leary. Ce dernier est toutefois souvent critiqué parce qu'il ne parle pas le français.

« Maxime a démontré sa crédibilité en présentant la plateforme la plus audacieuse et la plus complète de tous les candidats. Pour avoir du succès au Québec, il faut savoir inspirer des Québécois avec des politiques audacieuses. (...) Depuis des mois, Maxime sillonne le Canada avec un message d'espoir, soit ; donner plus de liberté aux Canadiens de mener leur vie sans intrusion abusive de l'État fédéral. Et cela est aussi lié à sa promesse qu'il respecterait de façon scrupuleuse les droits des provinces. Voilà qui saura attirer les Québécois », ajoute-t-il.

M. Carignan soutient que les propositions de M. Bernier, même celles qui soulèvent la controverse comme l'abolition de la gestion de l'oeuvre, « sont toutes pragmatiques et réalisables ».

« La plateforme de Maxime Bernier est audacieuse, mais elle est aussi réaliste. Car, c'est une chose de connaître du succès en faisant rêver les gens, mais il faut aussi être capable de mettre en oeuvre ses réformes », affirme-t-il.

« J'ai la chance de connaître Maxime et je sais quel type de personne il est : intègre, fonceur et déterminé. Il a les qualités pour être un bon chef de parti, leader de l'opposition et éventuellement, premier ministre du Canada. Lorsqu'il rencontre les gens, il sait comment les convaincre et les motiver. Il sait comment communiquer et vendre ses idées au Québécois et à tous les Canadiens. Je suis convaincu qu'avec Maxime comme chef nous reverrons une grande vague bleu foncé déferler sur la province, et nous serons en mesure d'avoir une majorité de députés fédéraux conservateurs au Québec », soutient-il aussi.