Même si la chef du Parti vert du Canada, Elizabeth May, s'est félicitée de l'unité de son parti tout en suggérant qu'elle bénéficiait de l'appui de sa base, certains délégués dissidents ont fait entendre leur voix au congrès annuel qui se tient cette fin de semaine à Toronto.

Après avoir livré un discours ponctué d'ovations debout, Mme May a affirmé aux journalistes que son parti était maintenant visiblement uni et que la question du leadership était maintenant réglée.

Elle a par ailleurs déclaré qu'elle serait à la tête du parti pour au moins une autre élection fédérale.

Cependant, deux motions portant sur le leadership de Mme May ont été déposées par des délégués après que 85 pour cent des membres en eurent adopté une autre, présentée avant l'ouverture du congrès, et qui visait à maintenir la chef en poste jusqu'après les prochaines élections.

Le mécontentement semblait provenir d'une faction menée par Sylvie Lemieux, une ingénieure militaire à la retraite qui a déjà fait connaître son intention de participer à une course au leaderhsip.

Mme Lemeux, qui ne s'attend pas à d'élections cet automne à Ottawa, a dit souhaiter que le Parti vert soit plus audacieux.

«Le parti possède plusieurs points forts, mais ils n'apparaissent pas l'écran-radar des Canadiens, a imagé Mme Lemieux. Le Parti vert est plus que ce que nous dégageons en ce moment.»

D'autre part, Mme Lemieux s'inquiète de l'exode de certains membres du parti. Elle affirme que 3000 des 12 000 membres ont quitté le navire depuis le dernier scrutin fédéral.

«Si des élections étaient déclenchées dans un mois, nous serions certainement dans une position moins solide qu'en 2008», a-t-elle soutenu.

Dans sa motion, Mme Lemieux fixe au 31 octobre la date limite à laquelle devrait avoir lieu une course au leadership.

L'autre motion en lien avec le leadership déposée samedi propose que si le mandat d'un chef est prolongé, une course doive être déclenchée dans les huit semaines suivant les élections fédérales.

Elizabeth May a tenté de calmer le jeu en disant qu'elle ferait les choses «très» différemment lors des prochaines élections, notamment en se présentant dans une circonscription où elle aurait de meilleures chances de l'emporter.

Lors du dernier scrutin électoral, Mme May s'était placée dans une situation périlleuse en se présentant dans la même circonscription que le ministre Peter MacKay. Elle avait récolté 14 pour cent moins de votes que le député sortant.

Elle a déclaré que la priorité, pour son leadership et son parti, était d'obtenir un siège à la Chambre des communes.