Au terme de sa tournée de deux jours en Europe afin de mettre le couvercle sur l'idée d'une taxe bancaire internationale, la mission que s'était donnée le premier ministre Stephen Harper s'est soldée par le statu quo.

À l'issue de ses rencontres avec le président de la France, Nicolas Sarkozy, et le premier ministre français, François Fillon, les pro-taxe et les pays militant contre la mesure se sont entendus pour ne pas s'entendre, d'ici le Sommet du G20 qu'accueillera Toronto fin juin.

«On cherche à arriver à un accord, une entente sur cette question, où même si des pays font des choses différentes, on peut reconnaître un principe en commun pour assurer que les risques sont pris par les institutions elles-mêmes, et non pas par les contribuables», a expliqué le premier ministre Harper, à l'issue de deux rencontres d'une heure tenues avec le président et le premier ministre français.

Au sommet, les pays réunis tenteront donc plutôt de trouver un terrain d'entente permettant à ceux qui le désirent d'imposer une taxe à leurs banques, ont fait valoir le premier ministre français, François Fillon, et son homologue canadien.

«Il y a un très large consensus entre nous, au sein du G20, sur l'objectif. L'objectif, c'est limiter les comportements à risque des banques», a affirmé M. Fillon, en point de presse aux côtés de M. Harper vendredi midi à Paris.

«Bon, c'est un principe qui ne fait pas l'unanimité au sein du G20, il n'est pas consensuel au plan international; rien n'empêche d'en discuter ensemble, de trouver des principes forts qui permettent d'aboutir aux résultats qu'on s'est fixés, aux objectifs qu'on s'est fixés. Et moi je suis très confiant sur le fait que le Sommet de Toronto permettra de faire des progrès dans cette direction, parce qu'au fond on a les mêmes objectifs», a souligné le premier ministre français.

«Le principe est qu'on cherche des façons par lesquelles les pays peuvent, et les contribuables peuvent assurer que le système bancaire paie pour ses propres décisions, et pas les contribuables», a pour sa part expliqué M. Harper.

Après une tentative infructueuse pour convaincre son homologue britannique d'abandonner l'idée d'une taxe bancaire internationale, jeudi à Londres, M. Harper s'était dirigé vers Paris afin de convaincre le président Sarkozy de rejoindre son camp.

La bataille était cependant perdue d'avance, puisque le gouvernement français est l'un des plus fervents militants pour une telle mesure.

Et comme la France prendra la relève comme hôte des prochains sommets du G8 et du G20 l'an prochain. Malheureusement pour M. Harper, le pays pourrait bien revenir à la charge en 2011 et remettre la question à l'ordre des discussions du G20.

Le Canada s'oppose à une taxe bancaire internationale, car il refuse d'imposer davantage ses banques, qui se sont bien tirées de la récession mondiale, contrairement aux banques de l'étranger.

L'économie a été à l'ordre du jour des pourparlers, tout au long de la journée, puisque le premier ministre Harper mène ces rencontres en prévision des sommets du G8 et du G20.

Les dirigeants de la planète y tenteront de consolider la relance économique et de jeter les bases de l'économie de demain.