L'ancien ambassadeur canadien en Iran, Kenneth Taylor, qui a hébergé et sauvé plusieurs Américains lors de la crise des otages de 1979, en pleine révolution islamique, révèle qu'il a agi comme espion pour le compte de la CIA.

L'ancien ambassadeur canadien en Iran, Kenneth Taylor, qui a hébergé et sauvé plusieurs Américains lors de la «crise des otages» de 1979, en pleine révolution iranienne, a agi comme espion pour le compte de la CIA.

En entrevue au Globe and Mail, M. Taylor rompt lui-même le silence qu'il a gardé pendant 30 ans et admet qu'il est devenu espion à la solde des Américains à la suite d'une entente secrète entre le premier ministre canadien de l'époque, Joe Clark, et le président américain Jimmy Carter.

Selon l'article du Globe, cet accord avait été conclu dans la foulée de l'assaut de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran par des étudiants iraniens le 4 novembre 1979 durant lequel 63 Américains, dont quatre membres de la CIA, avaient été pris en otages.

M. Taylor avait permis à six otages américains de fuir l'Iran en janvier 1980 alors que les autres avaient été libérés plus tard après quelque 14 mois de détention.

Kenneth Taylor, qui a été ambassadeur en Iran de 1977 à 1980, a activement espionné pour le compte des Américains et les a aidés à planifier une invasion armée du pays.

Les détails du rôle joué par M. Taylor sont révélés dans «Our Man in Tehran», un livre de l'historien Robert Wright paru samedi.

Le Globe and Mail affirme que la phrase «chef de station de facto pour la CIA» apparaît dans l'ouvrage, dont l'ancien ambassadeur a lu et approuvé le manuscrit avant publication.

Si les activités d'espionnage de Kenneth Taylor étaient maintenues dans l'ombre, sa participation à l'évacuation des six Américains avait plus tard été dévoilée, suscitant aux Etats-Unis une vague de reconnaissance pour le diplomate et le gouvernement canadien.

M. Taylor a déclaré au quotidien torontois qu'il n'avait jamais pensé que l'histoire éclaterait au grand jour. «Elle a été tenue secrète pendant 30 ans et je croyais qu'elle le serait pour encore 30 autres années. Je ne m'attendais pas à me retrouver ici en train d'en parler.»