Les maires de la couronne nord de la banlieue de Montréal s'opposent en bloc au Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) en raison des «effets pervers» qu'il pourrait provoquer sur «l'accessibilité à la propriété, sur le fardeau fiscal des citoyens, et sur notre capacité de contribuer au projet métropolitain.»

Le maire de Terrebonne et président de la Table des préfets des MRC de la banlieue nord, Jean-Marc Robitaille, a expliqué hier qu'«ils s'interrogent sur les effets qu'auront un gel du périmètre urbain et la densification du territoire sur le développement économique de notre région».

Lors d'une conférence de presse commune tenue une heure à peine avant le début des séances de consultations publiques sur le PMAD dans la couronne nord, hier soir, les élus ont tenu «à rectifier certaines perceptions, face à notre position commune».

Pendant toute la durée de leur point de presse, les élus ont fait porter l'essentiel de leurs arguments sur des effets économiques appréhendés du PMAD, cherchant visiblement à s'écarter des enjeux touchant la protection du territoire agricole, où cette partie de la banlieue se retrouve isolée du reste de la métropole.

Les maires de la banlieue nord sont les seuls à rejeter le PMAD, proposé par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), un regroupement des 82 municipalités du territoire métropolitain. Ce plan vise à baliser, pour les 20 prochaines années, le développement résidentiel, commercial et industriel de l'ensemble de ces villes, où vit et travaille la moitié de la population du Québec.

Dans son plan, la CMM propose d'empêcher tout nouvel empiètement de territoire dans la zone agricole pour le développement urbain, durant cinq ans, et impose de nouveaux critères de densité résidentielle, auxquels les banlieues du nord s'opposent farouchement.

Pour le maire de Bois-des-Filion, Paul Larocque, la controverse autour du PMAD n'est pas «une guerre entre le 514 et le 450. Ce dont on parle ici, c'est de la compétitivité et de l'attractivité du Grand Montréal sur l'échiquier mondial. C'est ça l'enjeu».

Pour les élus du Nord, le PMAD, dans sa forme actuelle, cible la mauvaise priorité. Selon eux, il a été orienté de manière à favoriser une augmentation de la densité urbaine, une plus grande utilisation des transports en commun et une protection accrue du territoire agricole. La région métropolitaine de Montréal, précisent-ils, figure déjà au nombre des leaders, en ces matières, parmi les 33 régions métropolitaines du Canada et des États-Unis.

Par contre, ajoutent-ils, sur le plan du produit intérieur brut, la région de Montréal figure au 32e et avant-dernier rang par rapport aux autres métropoles.

Le PMAD, a déclaré M. Robitaille, est «trop important pour être bâclé, et trop essentiel pour être dogmatique. C'est ce que nous sommes venus dire aux audiences publiques de ce soir».