Le ministre du Travail, Jean Boulet, accorde un délai supplémentaire de 24 heures au Syndicat des travailleurs du cimetière Notre-Dame-des-Neiges, qui pourrait tenir jeudi une assemblée générale avec ses membres pour déterminer s’il y aura arbitrage. Un « blitz » de discussions avec un conciliateur se poursuivra toutefois d’ici là.

Sur Twitter, mercredi, M. Boulet a réitéré que « les conséquences humaines liées à la grève au cimetière sont inadmissibles ». « Le conciliateur continue de travailler avec les parties afin que cesse ce conflit. Si aucune entente n’est conclue aujourd’hui, j’attendrai une réponse des parties à ma proposition d’arbitrage [jeudi] », a-t-il écrit dans un gazouillis.

Plus tôt cette semaine, lundi, le ministre avait dit s’attendre à nommer un arbitre d’ici mercredi afin de venir à bout du conflit de travail qui irrite plusieurs familles endeuillées souvent laissées à elles-mêmes.

Selon le cabinet de M. Boulet, le syndicat a demandé un « délai supplémentaire » avant de se prononcer, devant d’abord procéder à une assemblée générale et un vote de ses membres afin de déterminer si ceux-ci souhaitent aller en arbitrage. Un « blitz » de discussions se poursuivait pendant ce temps mercredi pour « en venir à une entente de principe », soutient-on.

« Notre focus et nos énergies sont à mettre tout en œuvre pour régler le conflit avec l’aide du conciliateur », s’est limité à dire mercredi le président du Syndicat des travailleurs du cimetière, Patrick Chartrand.

La direction du cimetière, elle, avait appuyé lundi la demande du ministre, en soutenant que la nomination d’un arbitre permettrait de « statuer sur les points en litige ». « Le recours à l’arbitrage nous apparaît comme l’avenue à retenir pour régler les différends qui pourront subsister tout en nous permettant de compléter le nettoyage et reprendre les activités normales du cimetière dès que possible », a fait valoir dans un communiqué l’administrateur bénévole de la Fabrique de la paroisse Notre-Dame, Michel St-Amour.

Pour l’heure, seul un conciliateur accompagne les parties dans leurs négociations. Au contraire d’un arbitre, il ne peut toutefois trancher et rendre une sentence qui ferait éventuellement partie de la nouvelle convention collective.

Rappelons que les employés de terrain du cimetière sont sans convention depuis 2018 et sont en grève depuis janvier dernier, tandis que les employés de bureau le sont depuis septembre, eux qui sont sans contrat de travail depuis 2017. Les principaux points de litige dans les discussions concernent les salaires, mais aussi le plancher d’emploi, que la direction voudrait fixer à 47 postes. Il était jusqu’ici de 62.

Dimanche, des familles avaient de nouveau lancé des appels au gouvernement du Québec pour dénouer l’impasse à l’occasion d’une manifestation devant le cimetière. Une entente de principe entre la direction et le syndicat des employés de l’entretien du cimetière a déjà été rejetée le mois dernier.

Avec Vincent Larin, La Presse