Au 31e jour de la campagne électorale, samedi, Québec solidaire a dévoilé son plan pour enrayer ce que la formation désigne comme le « fléau » de l'épuisement professionnel.

Tandis que Manon Massé était en route vers Gatineau en soutien aux sinistrés de la tornade, l'autre porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, présentait leur « stratégie anti-burnout » en conférence de presse à Montréal.

Celle-ci passerait par une révision des normes du travail pour notamment y inclure plus de vacances, plus de congés maladie payés et le droit de refuser des heures supplémentaires.

Gabriel Nadeau-Dubois fait valoir que « des travailleurs plus reposés sont des travailleurs plus motivés et productifs ».

Or, alors que la protection des travailleurs non syndiqués dépend de la Loi sur les normes du travail, celle-ci leur garantit des conditions bien moins enviables qu'en Europe, relève-t-on.

Les travailleurs européens bénéficient en moyenne de cinq à six semaines de vacances, illustre M. Nadeau-Dubois, comparativement à 16 jours au Québec. Les solidaires aimeraient assurer un minimum de quatre semaines de vacances aux Québécois qui cumulent un an de service continu.

M. Nadeau-Dubois cite aussi en exemple la moyenne européenne de 11 jours fériés - contre huit au Québec. Il propose donc d'en créer deux de plus, le 8 mars et le 1er mai, pour souligner du même coup l'importance de la Journée internationale des droits des femmes et de la fête des Travailleurs.

Des dix congés déjà garantis en cas d'obligations familiales, Québec solidaire veut en rémunérer la moitié.

Sans oublier les congés maladie, pour lesquels on exigerait dorénavant un salaire à raison d'une demi-journée par mois.

Dans les circonstances actuelles, « aussi bien dire que les gens doivent choisir entre prendre soin de leur santé et avoir un salaire », s'inquiète Gabriel Nadeau-Dubois.

Sur le plan de la conciliation travail-famille, Québec solidaire veut accorder aux travailleurs le droit de refuser des heures supplémentaires et de connaître leur horaire au moins une semaine d'avance.

Loin de nuire à la productivité, ces mesures seraient profitables à l'économie du Québec, argue-t-on.

Le parti estime que l'absentéisme, en bonne partie causé par le stress et l'épuisement, coûte annuellement 3,5 milliards de dollars aux entreprises.

« C'est bon pour l'économie de permettre aux travailleurs et travailleuses de souffler un peu », résume M. Nadeau-Dubois.