Les Premières Nations s'invitent dans le débat référendaire en indiquant que ses membres décideront eux seuls de leur avenir et choisiront également avec quel État ils voudront entretenir des liens.

La multiplication des sorties sur le front de l'indépendance du Québec emprunte une toute nouvelle voie.

Dans un communiqué, le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, a tenu à camper ses positions jugeant qu'avec les sorties nombreuses des candidats à l'élection du 7 avril au Québec, les choses devaient être mises «au clair».

Le chef de l'APNL va même plus loin en disant que la question référendaire doit être évacuée si elle entend toucher aux notions territoriales. Citant les droits ancestraux et les traités passés, aucun parti ne peut, selon Ghislain Picard, prétendre à une «souveraineté sur un territoire qui est encore, foncièrement, Première Nation».

Le chef Picard a souligné que lors du référendum du 30 octobre 1995, deux consultations parallèles se sont tenues chez les nations Innue et Crie. Il avait alors été déterminé que les peuples des Premières Nations se gardaient le droit de «décider de leur destinée commune».

Le ton du communiqué ne laisse place à aucune nuance. Québec a carte blanche sur le plan culturel, identitaire, voire sur son développement, reconnaît l'APNQL, mais sur les questions territoriales, les Premières Nations sont prêtes à prendre les moyens dits «appropriés» pour protéger leurs intérêts. Ces moyens n'ont pas été précisés pour l'instant.

«Les arrangements que nous recherchons avec les gouvernements qui se succèdent au Québec, visant à assurer notre place dans le développement du Québec, ne donnent à personne le pouvoir de prendre des décisions à notre place. Nous possédons le droit à l'autodétermination et ce droit n'est pas négociable», conclut le chef de l'APNQL.