Les sondages sont à ce point positifs pour les libéraux que leur chef Stéphane Dion a fait un Stephen Harper de lui-même en appelant - en français - les électeurs du Bloc québécois à grossir les rangs de son parti lors d'un discours au Empire Club de Toronto.

«Nous les Québécois, on peut faire des grandes choses! a lancé Stéphane Dion dans l'un de ses meilleurs discours de la campagne. Arrêtons d'être avec le Bloc. Allons travailler avec tous les Canadiens. On a besoin de réussir ensemble. Avec les Ontariens! Et les gens de Regina, Saskatchewan aussi. Tous ensemble on va y arriver!»

L'enthousiasme du chef est compréhensible. Une tendance qui perce depuis le débat des chefs dans les enquêtes d'opinion semble vouloir se confirmer : le Parti conservateur est en perte de vitesse à l'échelle nationale, tandis que les libéraux remontent la pente. De plus en plus de gens se risquent même à prédire l'élection d'un gouvernement libéral minoritaire, mardi prochain.

Seulement quatre points séparent maintenant les troupes de Stéphane Dion de celles de Stephen Harper dans les coups de sonde de deux des principales maisons de sondage canadiennes. Les résultats rendus publics par Nanos Research placent les conservateurs à 33% et les libéraux à 29%. Harris Decima, de son côté, parle plutôt de 31% des appuis pour le PCC et de 27% pour le PLC.

Dans les deux cas, il s'agit d'une remontée spectaculaire. Les deux firmes, qui rendent compte des soubresauts de l'opinion publique chaque jour depuis le début de la course, faisaient état d'écarts qui paraissaient insurmontables il y a à peine une semaine. Harris Decima ne donnait pas moins de 13 points d'avance aux conservateurs dans son dernier sondage mené avant les débats. Le même jour, la firme Nanos donnait 11 points de retard aux libéraux.

Petite ombre au tableau, un sondage Ekos est beaucoup moins généreux à l'égard du chef libéral, lui donnant 24% des appuis contre 35% pour Stephen Harper.

C'est aussi le cas d'un sondage Angus Reid, mené les 6 et 7 octobre, qui donne toujours 35% des intentions de vote au PCC, contre 27% pour le PLC.

Par ailleurs, les appuis donnés aux trois autres formations politiques fédérales restent plutôt stables : une moyenne d'environ 20% pour le NPD, 10% pour le Bloc québécois et 10% pour le Parti vert.

Avec toutes les bonnes nouvelles qui s'accumulent, la campagne libérale donne tous les signes d'une campagne qui a le vent dans les voiles.

Au Québec, «les choses vont bien», a confié un libéral. Selon lui, le PLC pourrait voler quelques circonscriptions au Bloc, dont Ahuntsic, Jeanne-LeBer, Brome-Missisquoi, Saint-Lambert, Papineau, Gatineau et Brossard.

Plusieurs gros canons du parti étaient sur l'estrade de l'Empire Club de Toronto où l'ancien premier ministre Paul Martin a livré un vibrant plaidoyer en faveur du leadership économique qu'aurait Stéphane Dion comme premier ministre. Il siégeait au Conseil des ministres lorsque le gouvernement libéral a pris ses décisions économiques les plus importantes, dont la présentation du premier budget équilibré en 30 ans, a lancé M. Martin. «Les Canadiens méritent mieux» que Stephen Harper, a-t-il conclu.

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Drummond

Honoré-Mercier

Laval-Les Îles

Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques

Saint-Hyacinthe Bagot