La Ville de Laval demandera le statut de participant à la Commission Charbonneau, a confirmé à La Presse le bureau du maire Gilles Vaillancourt.

Dans un communiqué de presse d'une seule ligne envoyé cet après-midi aux médias, le bureau des communications de la ville indique que le comité exécutif a donné son aval pour que la demande officielle soit faite à la juge France Charbonneau.

Il a beaucoup été question de Laval à la Commission, surtout durant les témoignages de l'ex-entrepreneur Lino Zambito. Ce dernier a notamment dépeint le maire Vaillancourt comme le principal opérateur d'un système de collusion et de corruption dans l'octroi des contrats, expliquant que neuf entreprises évoluant «en circuit fermé» se partageaient l'essentiel des contrats en échange d'une cote de 2,5 % pour le maire. L'administration municipale a tout nié.

Vraisemblablement, Laval n'aura pas le droit de le contre interroger, puisqu'il a terminé de témoigner. Les avocats auront toutefois accès à tous les documents de preuve liés.

Hier, à la suite de rumeurs concernant cette demande de statut de participant, le parti d'opposition du Mouvement lavallois s'y est fermement opposé. Par voie de communiqué, sa chef, Lydia Aboulian a dit refuser que les contribuables soient obligés de défrayer des frais juridiques rattachés à la présence de la Ville de Laval à la Commission. Elle affirme que la démarche «pourrait n'être qu'au seul bénéfice de Gilles Vaillancourt et de son parti».

L'opposition s'inquiète que le fait que l'administration puisse voir des documents «potentiellement compromettants» pour le maire Gilles Vaillancourt nuise à l'enquête que mène l'UPAC sur lui.  

Cette semaine, le parti libéral du Québec a demandé et obtenu le statut de participant à la Commission, plusieurs semaines après sa mise en branle. La juge France Charbonneau a toutefois interdit à l'avocat du parti de contre-interroger Lino Zambito sur les parties de son témoignage qui sont soumises à une ordonnance de non-publication, comme l'a demandé le juriste.