Un audit interne a permis de découvrir plusieurs lacunes dans les efforts de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) pour empêcher les cargaisons et les personnes dangereuses d'entrer au Canada à bord de train de marchandises.

L'examen de l'organisme fédéral a révélé un manque de supervision et de renseignements fournis en temps opportun pour la prise de décision ainsi qu'un ciblage déficient sur le plan de l'inspection des convois ferroviaires.

Les vérificateurs ont formulé plusieurs recommandations afin de remédier à la situation, recommandations qui ont toutes été acceptées par l'ASFC.

Rédigé en décembre, le rapport publié récemment indique que l'amélioration de l'orientation stratégique, des infrastructures, des renseignements offerts aux décideurs et du ciblage contribuerait à réduire les risques que des biens non conformes ou des individus non admissibles entrent au pays grâce au transport ferroviaire commercial.

Des chargements ferroviaires valant des dizaines de milliards de dollars et allant des pièces d'auto aux engrais arrivent chaque année en sol canadien par l'un des 27 points d'entrée.

De nombreux détails entourant les risques et les problèmes inhérents à la gestion de cet imposant trafic et à ce que l'ASFC fait pour les gérer ont été considérés comme beaucoup trop délicats pour être révélés au grand public.

Par exemple, les chiffres liés aux vérifications de cargaisons ferroviaires effectuées par l'organisme fédéral durant les trois dernières années ont été retirés du rapport avant sa publication.

Les auditeurs ont constaté qu'il y avait des structures en place pour le programme ferroviaire de l'ASFC. Toutefois, il y a eu peu de discussions au sujet de l'orientation stratégique, de l'analyse et de la supervision du transport ferroviaire commercial au sein des comités de gestion les plus importants de l'organisme, ont-ils précisé.

Le rapport indique aussi qu'une évaluation des risques aux frontières nationales réalisée en 2012-2013 avait proposé des solutions à court et long terme, mais qu'il n'y avait aucune preuve que ce plan avait été approuvé par la haute direction.

L'Association des chemins de fer du Canada, qui représente plus de 50 compagnies ferroviaires spécialisées dans le transport de passagers et de marchandises, n'a aucun commentaire concernant cet audit, a déclaré le porte-parole Alex Paterson.

Esme Bailey, une représentante de l'ASFC, a annoncé que l'organisme fédéral avait pris des dispositions pour implanter les recommandations. L'AFSC prévoit accorder davantage d'attention au transport ferroviaire à travers ses comités internes et les réseaux externes au sein desquels elle interagit avec ses partenaires dans le domaine, identifier les risques posés par ce mode de transport d'ici le début de l'été de même que développer et mettre en place au plus tard en décembre des contrôles de gestion en matière d'évaluation des risques, de ciblage, d'examen des processus, de sécurité et de surveillance.