Lorsqu'il fait froid après une longue randonnée, c'est un plaisir d'arriver dans un refuge bien chauffé pour y passer la nuit avec d'autres mordus de plein air. Les organisations et les parcs qui gèrent ces chaleureux abris édictent un certain nombre de règles pour faciliter la vie de tous: rapporter ses déchets, enlever ses crampons avant de pénétrer à l'intérieur, passer le balai avant de partir, etc.

Le Club alpin du Canada a demandé à ses membres s'ils avaient des suggestions supplémentaires pour rendre la vie communautaire plus harmonieuse. En voici quelques-unes.

Respecter le (précieux) sommeil de chacun

Certains doivent se lever très tôt pour s'attaquer à un objectif ambitieux (un sommet, une longue randonnée). Ils doivent se coucher tôt. Ils aimeraient donc que les autres visiteurs fassent le moins de bruit possible en fin de soirée. En retour, les autres seraient reconnaissants aux lève-tôt de faire le moins de bruit possible lorsque vient le temps de se préparer à l'aurore. Ceux-ci devraient donc préparer leur équipement d'avance et l'enfiler à l'extérieur des chambres ou des dortoirs.

Préserver les orteils de son prochain

On ne devrait pas laisser les objets piquants ou coupants dans les chambres et les dortoirs. Marcher sur une paire de crampons ou un piolet en pleine nuit quand on veut aller aux toilettes, ça ne fait pas du bien.

Voir la vie en rouge

Sur certaines lampes frontales, on peut moduler l'intensité de la lumière pour qu'elle soit moins éclatante et on peut la faire passer du blanc au rouge. Le rouge est beaucoup moins agressant pour les autres personnes qui espèrent poursuivre leur nuit de sommeil.

Fournir sa part

Dans certains refuges, il faut couper son propre bois et aller chercher son eau (ou sa neige à fondre). Il est bien vu de fournir sa part et de participer aux corvées d'eau et de bois. Sur une note connexe, ce n'est pas une bonne idée de faire pipi dans la neige à proximité du refuge. Lorsqu'il fait noir, il est difficile de voir si la neige qu'on veut utiliser pour faire de l'eau est bien blanche ou un peu jaune.

Ne rien laisser. Rien. Pas même ce pot de Nutella

Certaines personnes pensent bien faire en laissant de la nourriture pour les gens qui viendront plus tard. En réalité, personne ne voudra finir ce pot de confiture parce qu'on ne sait pas depuis combien de temps il se trouve sur l'étagère. Les souris, elles, sont moins circonspectes et se multiplieront grâce à cette nourriture abondante.

Faire sa vaisselle promptement

Un évier rempli de vaisselle sale n'est pas de nature à favoriser de nouvelles amitiés entre les groupes. Dans certains refuges, on fournit la vaisselle ou les casseroles. Comme ils sont en quantité limitée, c'est une bonne idée de les laver rapidement pour les suivants.

Ne pas monopoliser les cordes à linge

Tout le monde veut faire sécher ses vêtements mouillés, mais l'espace est souvent limité sur les cordes ou les supports à linge. Il est de bon ton de vérifier périodiquement l'état de ses vêtements et de les retirer dès qu'ils sont secs. En passant, ce n'est pas nécessairement une bonne idée de mettre vêtements et bottes directement sur le poêle à bois, à moins d'aimer les odeurs de brûlé et les trous carbonisés.

Bien accueillir les p'tits nouveaux

Cette suggestion a surpris les responsables des refuges du Club alpin du Canada, mais elle leur a vraiment fait plaisir. Ce n'est pas tout le monde qui a l'habitude de séjourner dans un refuge communautaire. Les vétérans devraient se montrer accueillants et montrer gentiment aux p'tits nouveaux où trouver l'eau et le bois, où placer la nourriture, etc. Les arrivants pourront jouer ce rôle de mentor à leur tour lorsque de nouveaux groupes se présenteront. La gentillesse est contagieuse.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Tous devraient participer aux corvées de bois.