Voyager en solo ou partir en vacances seul avec son enfant: un casse-tête vu la rareté des offres spécifiques et les tarifs souvent pratiqués, surtout si l'on veut éviter le schéma «club de rencontres».

«Il y a en France quelque 9 millions de célibataires et environ 8 millions de familles monoparentales», résume Sylvie Laire, fondatrice du site sejour-solo.fr qui regroupe une quinzaine de maisons d'hôtes en France» spécialisées dans l'accueil de personnes seules, et présente sur le Salon Mondial du Tourisme à Paris (19-22 mars).

Selon elle, «sociologiquement les choses ont évolué: être solo n'est plus un tabou, mais un fait de société, personne n'est à l'abri d'une rupture ou d'un accident de la vie».

Mais pour ceux et celles qui veulent profiter de vacances dans un cadre autre que familial ou amical, le parcours est encore semé d'obstacles, les offres spécifiques étant encore peu développées et les tarifs pour un adulte seul restant souvent ceux pratiqués pour un couple.

Sans compter les amalgames qui peuvent s'inviter: «ma maison d'hôtes n'est pas un club de rencontres, ce n'est pas le but initial même si j'ai bien sûr des clients des deux sexes», résume Mme Laire.

Cette étiquette «club de rencontres» est aussi clairement rejetée chez VVF Villages, qui propose des services «pensés pour les parents solo» et des activités pour personnes seules, mais dont le but «est avant tout la rencontre conviviale».

Pour les célibataires, le groupe a développé «un catalogue spécifique d'activités, hors des vacances scolaires, avec des thématiques pour que des gens qui ne se connaissent pas se retrouvent autour d'un intérêt commun, comme la randonnée, la raquette ou la danse», indique à l'AFP Grégoire Mallet, directeur marketing de VVF Villages.

Du côté des familles monoparentales, «il y a en de plus en plus et ce n'est pas évident quand on se retrouve seul de gérer en continu ses enfants. Nos clubs enfants permettent au parent de pouvoir bien sûr profiter de ses enfants, mais aussi d'avoir du temps pour soi, tout en sachant que ses enfants sont avec d'autres enfants», résume-t-il.

«Ne pas se sentir isolés»

VVF Villages est un des piliers du tourisme social en France, et son but est de permettre l'accessibilité aux vacances au plus grand nombre.

Et «quand on parle de paupérisation en France, beaucoup de familles monoparentales sont touchées», souligne M. Mallet.

«Nous avons une politique de réduction des tarifs en fonction du quotient familial. Et contrairement à la plupart des acteurs du secteur, on applique la même réduction qu'il y ait un ou deux adultes», spécifie-t-il.

La barrière du prix est également prépondérante pour les adultes solo, avec par exemple la chambre d'hôtel qu'il faut assumer seul(e).

«Nous proposons à nos clients de partager une chambre avec un autre co-voyageur pour économiser le supplément "solo" qui peut être très élevé», indique Sarah Lopez, une des fondatrices de l'agence en ligne les-covoyageurs.com, spécialisée dans les circuits itinérants pour solos.

«Les gens partent avec nous, car ils ont la garantie de ne partir qu'avec des solos et donc de ne pas se sentir isolés, car partir deux semaines en circuit uniquement avec des couples c'est horrible! Pour un célibataire, la réussite d'un circuit dépend beaucoup de la composition du groupe», souligne-t-elle.

Le site a ainsi intégré un réseau social et lorsqu'une personne «manifeste un intérêt pour un circuit ou le réserve, son profil apparaît sur le profil du voyage, et les autres voyageurs peuvent donc voir avec qui ils vont partir avant même de s'inscrire», détaille Mme Lopez, qui présente sur le Salon ses circuits - une vingtaine de destinations au sein de groupes de 4 à 15 personnes.

«Ce terme de co-voyageurs.com est en train de devenir générique et illustre bien la consommation collaborative, un peu comme le covoiturage. Mais attention, nous ne sommes pas une agence de rencontres», souligne elle aussi Sarah Lopez. «On s'adresse à des passionnés, et quand ils choisissent un circuit en Inde ou en Birmanie, c'est vraiment pour le voyage qu'ils partent».