Comment organiser et surtout préparer une randonnée mémorable sur les sommets de la planète? Les conseils de notre journaliste, grande randonneuse à ses heures.

Le soleil vient de se lever derrière les montagnes ornées de glaciers. À la porte de votre tente, vous étirez le bras pour agripper vos bottes de randonnée alors qu'une bonne odeur de café vient chatouiller vos narines. Pas très loin, l'âne qui transportera bientôt vos bagages jusqu'au camp suivant se met à braire d'une façon absolument hilarante.

Pour l'instant, cette scène n'est qu'un rêve. Il faudra franchir quelques étapes pour en faire une réalité.

Il faut commencer par bien s'équiper. Le plus important, c'est de se doter de bottes de randonnée solides et confortables. Les employés des boutiques de plein air savent poser les bonnes questions pour fournir les bottes les plus appropriées au type de randonnée choisi.

Il faut également un petit sac à dos pour transporter tout ce qu'il faut pour une journée de randonnée: de l'eau, un goûter, un chandail chaud, un chapeau et un imperméable.

Les bâtons de marche ne sont pas essentiels, mais à long terme, ils permettent de protéger les genoux d'une usure prématurée.

Les boutiques spécialisées proposent une variété de vêtements techniques. Il n'est pas nécessaire de remplacer toute sa garde-robe, mais ça vaut la peine d'investir au moins dans un imperméable en matière qui respire, du genre Gore-Tex. Pour le reste, il y a une règle d'or: il ne faut pas porter de coton lorsqu'on va en montagne. Lorsqu'il est mouillé, le coton est froid et refuse obstinément de sécher. Et lorsqu'on parle de coton, on parle aussi de denim.

À l'entraînement!

L'heure est maintenant venue de s'entraîner. Le gym, c'est bien beau, mais la meilleure façon de s'entraîner pour la randonnée, c'est de faire... de la randonnée. On peut commencer petit, au mont Saint-Hilaire, par exemple. Puis, on peut s'attaquer aux sentiers des Laurentides et des Cantons-de-l'Est.

Enfin, on peut passer aux choses sérieuses: les Adirondacks, dans le nord de l'État de New York, les montagnes Vertes du Vermont et les montagnes Blanches du New Hampshire.

C'est une bonne idée de s'installer à un point fixe et de faire des randonnées pendant deux ou trois jours de suite dans les environs, afin d'habituer son corps à un effort quotidien.

Il existe plusieurs organisations et clubs de marche dans les environs de Montréal. C'est une belle façon de commencer à faire de la randonnée, parce qu'on peut bénéficier de l'expérience de nos nouveaux camarades.

Parmi les organisations commerciales, on compte Détour Nature. Parmi les clubs, on retrouve le Club de montagne Le Canadien et le Club alpin du Canada.

Faire son choix

Enfin, on peut passer à l'étape du choix d'une grande randonnée. Les possibilités sont innombrables. Certaines se font en quatre ou cinq jours et d'autres en nécessiteront vingt. Certaines s'effectuent à haute altitude, d'autres privilégient les vallées. Il y a des randonnées qui se font de refuge en refuge, d'autres qui impliquent du camping. Certaines font appel à des porteurs, des yaks, des ânes, des mules ou des chevaux. Pour d'autres, il faut porter soi-même tout son matériel. Il est donc important de savoir ce qu'on veut.

Il faut aussi être à l'écoute de ce qui nous fait rêver. Tintin - Le Temple du Soleil a bercé votre enfance? Un trek au Pérou s'impose. Edmund Hillary est votre idole? Il faut considérer le trek au camp de base de l'Everest. Vous êtes passionnés de phénomènes volcaniques? L'Islande est un bon choix. Les vaches avec des cloches vous font craquer? Le tour du mont Blanc est pour vous.

Pour la première grande randonnée, il peut être judicieux de se joindre à un voyage organisé. Ça permet d'acquérir de l'expérience et d'apprendre quelques trucs du métier.

Une longue randonnée guidée peut coûter plus cher qu'une randonnée qu'on organise soi-même. Toutefois, on perd souvent moins de temps dans les déplacements, et l'agence choisie a normalement des contacts avec les meilleures équipes locales, qu'il s'agisse de cuisiniers ou de porteurs.

Et c'est aussi une bonne façon de rencontrer d'autres randonneurs qui peuvent nous donner des idées pour les aventures à venir.