Quand le voisin s'approprie l'accoudoir et qu'un autre ronfle, le sommeil est parfois difficile à trouver à bord d'un avion. Petit guide des positions à adopter ou pas pour parvenir à, peut-être, tomber dans les bras de Morphée en plein ciel.

Droit comme un I

Si vous voyagez en classe économique comme la moyenne des ours, il y a fort à parier que vous cherchez le sommeil assis bien droit, sans trop de possibilités de vous avachir. «Il n'y a pas des tonnes d'options», concède Olivier Portelance Hudon, physiothérapeute.

Il y a toutefois des choses à faire pour éviter d'avoir mal partout en se levant. «Ce sont les supports qu'on va aller chercher autour qui sont importants», dit-il. Il recommande un support pour le cou et un autre pour le bas du dos. «Les coussins gonflables permettent d'appuyer le cou et la base du crâne. Un support qui épouse la courbure lombaire peut limiter les courbatures», dit le physiothérapeute.

Le plateau

Cherchant par toutes les manières à se détendre, certains utilisent à fond leur minuscule environnement, en rabattant la tablette devant eux pour se coucher dessus. Leur dos risque d'en souffrir, dit Olivier Portelance Hudon. «Ce n'est pas l'idéal, mais si on veut absolument dormir comme ça, on peut faire une compensation. Il existe des oreillers qu'on met sur les genoux et qui évitent d'être trop penchés vers l'avant. Sinon, on peut demander au moins deux oreillers pour avoir le dos moins courbé», dit-il.

Le cou cassé

Un des endroits du corps à surveiller, c'est le cou, dit Olivier Portelance Hudon, qui met en garde contre la position du cou en rotation soutenue. «Si on dort assis, on a tendance à laisser tomber la tête d'un côté. On ne veut pas ça», dit-il. Pour éviter le torticolis, pensez à un appui.

Le dérange-voisin

Si l'idée de faire de votre voisin arrière un ennemi ne vous trouble pas trop, pensez à pencher votre siège le plus possible. C'est ce qui soutiendra le plus votre dos, précise Olivier Portelance Hudon. «C'est recommandé parce que ça réduit un peu la pression sur la colonne vertébrale.»

Le luxueux

On souhaiterait tous voyager régulièrement en classe affaires, mais à moins d'avoir un généreux employeur ou une fortune personnelle considérable, on opte le plus souvent pour la classe économique. Dans ce contexte, est-il vraiment utile de savoir que plusieurs compagnies aériennes offrent aux passagers de première classe un lit confortable avec une couette de plumes, sans parler des pyjamas fournis? Mieux vaut se consoler en se disant qu'après tout, l'avion se pose en même temps pour tout le monde...

Le truc infaillible

À moins que vous soyez capable de dormir cinq heures de suite, pensez à vous lever régulièrement. «Ça va limiter les conséquences du voyage. C'est tout aussi important que les supports dans le cou ou dans le bas du dos», dit le physiothérapeute Olivier Portelance Hudon.

Pour les plus excentriques...

Ostrich pillow

Créé par le studio d'architectes Kawamura-Ganjavian, qui possède des bureaux à Londres et à Lausanne, l'oreiller Ostrich a été lancé il y a un an. «Nous avons noté que bien des gens autour de nous travaillent pendant de longues heures et courent d'une chose à une autre. Cette course quotidienne nous a inspiré un projet amusant pour contrer le manque de sommeil... l'Ostrich pillow», explique Shadi Ganjavian-Connor. L'oreiller est moelleux et conçu de manière à couper les sons et la lumière. Il dispose également d'un endroit où on peut glisser les mains pour les garder au chaud. Ceux qui ont le courage de le porter en avion peuvent dormir confortablement. Si être la risée des autres passagers ne vous tente guère, il est toujours possible de s'en servir comme oreiller. Fabriqué à la main en Espagne, l'objet est doux et bien conçu, mais a un prix assez élevé: 99$ pour le modèle pour adultes, 75$ pour les enfants.

Info: www.ostrichpillow.com

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE