C'est bien connu, le prix des billets d'avion varie beaucoup d'un jour à l'autre, de telle sorte que pour un même vol, deux voyageurs d'une même classe peuvent avoir payé des tarifs très différents. L'écart se compte parfois en centaines de dollars. Et contrairement à une croyance qui persiste, les places achetées à la dernière minute sont loin d'être les moins chères. Mais alors, comment payer le plus bas prix? Portrait d'un vol Montréal-Paris plus tôt cet automne. Qui a fait la meilleure affaire et pourquoi.

> En graphique: Évolution du prix d'un billet Montréal-Paris

En ce dimanche de septembre, ils sont nombreux à attendre en ligne avec leurs sacs à dos et leurs immenses valises à roulettes. Foulard au cou, chaussures de sport aux pieds, ces gens qui tiennent un peu nerveusement leur passeport et leur billet d'avion ont tous le même objectif: monter à bord du vol 733 d'Air Transat pour se rendre à Paris. Dans quelques heures, ils s'assoiront tous côte à côte, mangeront les mêmes pâtes au poulet et atterriront en même temps à l'aéroport Charles-de-Gaulle. Mais les voyageurs qui sont montés à bord de l'appareil ce jour-là n'ont pas tous payé le même prix pour leur billet d'avion.

Montréal-Trudeau. Porte 61. À trois heures du décollage, assis sur un siège tout près de sa porte d'embarquement, Jean-Guy sait qu'il a fait une bonne affaire. Sa femme, leur fils de 25 ans et lui-même ont réussi à dénicher des billets aller-retour Montréal-Paris pour 730$. Comme ce séjour en famille de deux semaines dans la Ville lumière était prévu depuis longtemps, ils ont réservé leurs places à bord de l'avion environ cinq mois avant le départ. Une bonne stratégie, selon ce voyageur aguerri. La preuve: la veille de son départ, il a consulté par curiosité le site internet d'Air Transat pour savoir si le prix des billets pour son vol avait changé. Le prix avait été gonflé de 200$. Grâce à sa prévoyance, la petite famille a l'impression d'avoir épargné 600$.

À quelques sièges de là, Richard Blondin et sa femme ont également réservé leurs billets au printemps, et ils ont payé le même prix que Jean-Guy et sa famille. Il faut dire que M. Blondin est à l'affût des moindres fluctuations de prix, comme d'autres surveillent les cotes de la Bourse. «On ne l'a pas vu moins cher que ça, assure-t-il. Si je n'ai pas surveillé 50 fois, je n'ai pas surveillé une fois, assure-t-il en gesticulant, son guide de Paris à la main. Il y a deux mois, le même billet se vendait à 880$. Pourquoi les prix fluctuent? J'aimerais bien le savoir.»

Chose certaine, les voyageurs qui s'y prennent d'avance semblent plus souvent récompensés. À bord du vol 733, les passagers qui ont acheté leur billet au printemps dernier comptent parmi ceux qui ont obtenu les meilleurs prix.

La preuve, La Presse a réservé sa place pour ce vol en septembre, à peine trois semaines avant le décollage. Coût du voyage: 850$.

Même si plusieurs places restent invendues pour un vol, les prix ne baissent pas nécessairement.

Marlène, sa fille Suzanne et sa petite-fille Lea-Jeanne, 10 ans, ont payé 750$ chacune pour leurs billets, qu'elles n'ont réservés qu'une semaine avant de partir. Et Marlène admet s'être mordu les doigts, puisqu'un jour avant qu'elle se décide finalement à réserver ses sièges, Air Transat les vendait 680$.

Il y a aussi ceux qui n'ont acheté qu'un aller simple. Alex partait étudier la musique à Paris. Comme il attendait d'obtenir son visa, il a réservé sa place à peine une semaine avant le départ. Montant de la facture: 329$. Puis, il y a Sophie qui, en raison d'une urgence, a payé son siège le jour du départ, à peine une semaine après Alex. Pourtant, son billet lui a coûté presque 100$ de plus - elle a déboursé 412$ pour monter à bord. Et ce, même s'il restait une quarantaine de sièges vides pour ce vol de 309 passagers...