Hôtels Ma nuit à l’ITHQ

« Que dirais-tu d’aller dormir à l’hôtel fraîchement rénové de l’ITHQ, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec ? », propose ma cheffe. Et pourquoi pas ? Je suis donc allée voir ce qui se trame dans l’hôtel de l’ITHQ, qui vient officiellement d’ouvrir ses portes le 4 octobre.

J’ai joué la touriste dans ma ville... et j’ai été prise dans la circulation, notamment sur le viaduc Van Horne, où l’autobus 161 est resté coincé à cause des travaux à côté du métro Rosemont... Je suis finalement arrivée au métro Sherbrooke ; l’hôtel est situé juste au-dessus du métro, en face du carré Saint-Louis, au cœur du Plateau Mont-Royal.

L’accueil est impeccable. Une étudiante, très souriante, me remet la carte pour accéder à ma chambre au 8^e étage, qui est moderne et lumineuse. Le design est très épuré, il y a beaucoup de bois, tout est très fonctionnel, le plancher est en liège, très confortable, et il y a une belle vue sur Montréal. L’hôtel est composé de 42 chambres rénovées, situées aux 7^e et 8^e étages. C’est l’entreprise montréalaise Ædifica qui s’est occupée de l’architecture et du design des chambres.

Un hôtel pas comme les autres

La particularité de l’hôtel est qu’il forme les étudiants de l’ITHQ. « L’hôtel a une vocation éducative unique en Amérique du Nord, alors quand vous choisissez de dormir ici, vous encouragez directement la relève afin qu’elle soit professionnelle et compétente », explique Brishna Hilaire, directrice de l’hébergement pour l’hôtel de l’ITHQ, diplômée du baccalauréat en gestion du tourisme et de l’hôtellerie, qui a travaillé auparavant à l’hôtel W Montréal.

Dans la chambre, on remarque qu’il y a deux bouteilles en verre qu’on peut remplir d’eau pétillante ou d’eau plate à la station de remplissage d’eau de l’étage, une attention écologique.

L’ancienne ministre ajoute que l’hôtel met en valeur le savoir-faire québécois et les produits locaux dans tous les aspects de son offre, que ce soit le mobilier (meubles Bouvreuil), les luminaires (Authentik), les matelas (Aventi), le savon et shampooing dans la salle de bain (Oneka) et même les œuvres d’art exposées dans les couloirs de l’hôtel et dans les chambres. « En tant qu’ancienne ministre de la Culture, il est très important pour moi de promouvoir les artistes québécois. Les tableaux qui sont sur tous les murs de l’hôtel sont des œuvres d’artistes québécois de la galerie Gallea. S’il y a un tableau qui vous plaît, vous pouvez l’acheter et, en quelques clics, tout est réglé, car il y a un code QR, et la galerie s’occupe de tout », explique-t-elle.

Nous avons amorcé notre soirée au bar Blanc Bec, très agréable avec ses grandes baies vitrées, nouvel ajout à l’offre de restauration de l’ITHQ, en sirotant un spritz fait avec de l’Amermelade, un apéritif amer québécois. La suite s’est déroulée au restaurant de l’ITHQ, avec un menu gourmand cinq services qui met en valeur les produits québécois ; ce sont les champignons de la Mauricie qui étaient à l’honneur ce soir-là. Des étudiants étaient en salle pour le service, accompagnés par des professionnels qui s’assurent que tout se déroule à merveille.

Vers 23 h 30, j’étais au lit, avec ma bouteille d’eau pétillante, et du haut du 8^e étage, j’entendais les sirènes de police dans la nuit d’un jeudi soir de septembre à Montréal. On n’y échappe pas !

Pour tous

Dans l’ascenseur, j’ai croisé un couple qui venait du Connecticut et qui avait visité Montréal pendant quelques jours. Mais quelle est la clientèle cible ?

« J’ai envoyé une communication à tous les sous-ministres, car on est un organisme gouvernemental, et tous les profits que nous faisons sont reversés à l’ITHQ, ajoute-t-elle. Ce serait bien que les membres du gouvernement viennent ici plutôt que dans les grandes chaînes d’hôtels internationales », estime Liza Frulla.

Le lendemain matin, mon voisin de table au petit-déjeuner était nul autre que Mathieu Lacombe, ministre de la Culture et des Communications, qui était en rendez-vous d’affaires. Café et un délicieux pain perdu aux pommes caramélisées étaient au programme pour ma part, j’avais le choix entre des œufs, une omelette, des crêpes fines, des fruits, du yogourt, le tout préparé par une brigade de 10 étudiants, a précisé le serveur.

Le prix d’une chambre varie selon la saison, de 250 $ à 350 $, et il inclut le petit déjeuner. « Nos tarifs sont toujours légèrement inférieurs à ceux des offres d’hébergement de qualité comparable à Montréal », précise Brishna Hilaire.

Ce qu’il manque ? Je dirais, pour le prix, une salle de sport. « Je sais ! On avait un gymnase au 10^e étage, mais on manque d’espace ! Il y a des bureaux maintenant... L’ITHQ s’est agrandi, il y a les cours au niveau collégial, universitaire, deux chaires de recherche, un centre d’expertise, et on est dans le même immeuble ! Je suis à la recherche d’espace ! », lance Liza Frulla.

« Le défi de l’hôtel est de maintenir la qualité en fonction de nos valeurs, toute l’année. On travaille avec des étudiants, il faut qu’ils soient à la hauteur de l’ITHQ, qui est la plus grande école hôtelière du Canada. Ce qui fait la différence, c’est l’accueil. Des jeunes souriants, c’est très important. On valorise le savoir-faire, mais le savoir-être doit aussi être mis de l’avant », croit la directrice générale de l’établissement.

Consultez le site de l’ITHQ