D’emblée, le nom fait rêver. La Sunshine Coast – à ne pas confondre avec sa cousine australienne homonyme – demeure un secret bien gardé. Mais sans doute plus pour très longtemps, avis aux intéressés.
Qui savait qu’on avait autant de plages cachées, de bouts de mer azur et une véritable forêt tropicale, quasi enchantée ? Non, pas au bout du monde, dans un autre hémisphère, mais bien ici, au pays, juste à l’ouest de Vancouver, à quelques heures d’avion de Montréal à peine !
Trois petites heures de décalage, un tour en traversier, et vous y êtes, dépaysement et ressourcement garantis. Vous n’aurez jamais été aussi surpris (et bienheureux) de croiser une même journée une baleine, une poignée de cerfs, sans oublier quelques phoques. Qui sait, peut-être apercevrez-vous en outre une tortue, ou carrément un ours, au détour d’une route. Le tout en réglant votre séjour (et tous ces cafés, et quels cafés, nous y reviendrons) en devise canadienne, faut-il le rappeler… Pas de doute, ça ne fait pas de tort au portefeuille des vacanciers.
Parce qu’il faut bien le dire : il règne ici une ambiance archi relaxe, un brin bohème, et surtout un savoureux goût de farniente (et de restons-y !). Cela a sans doute à voir avec l’air insulaire du coin, et son esprit communautaire. Mais n’allez pas dire à ses habitants qu’ils vivent sur une île.
Même s’il faut prendre un traversier de Vancouver pendant une quarantaine de minutes (lequel part toutes les deux heures, mais réservez-le à l’avance, il est toujours bondé !), si de nombreuses personnes de l’endroit ne se déplacent sur tous ces bras de mer qu’en bateau, la Côte ensoleillée, épargnée fort heureusement par les incendies de forêt jusqu’ici, fait bel et bien partie du continent.
Quoiqu’elle soit très morcelée, c’est d’ailleurs ce qui fait son charme, si vous voulez notre avis. « Et c’est magnifique, regardez autour de vous ! », c’est ce que répètent d’ailleurs fièrement tous les habitants rencontrés, qu’ils soient d’origine ou d’adoption. Ces derniers, on ne sera pas surpris, sont aussi de plus en plus nombreux depuis la pandémie. On n’aurait pas détesté être confinés ici, nous non plus…
2400 heures d’ensoleillement par an
S’étirant sur près de 200 km du nord au sud, le long du détroit de Géorgie et de la mer des Salish, le territoire de la Sunshine Coast, où brille le soleil plus de 2400 heures par année, dit-on, est divisé en deux, entre la baie Howe – plus au sud et plus habitée – et la baie Desolation, accessible par un second traversier, au nord, plus sauvage, comme le sous-entend peu subtilement son nom.
Nous devrons découvrir celle-ci une autre fois, puisque nous nous sommes restreints cette fois-ci au sud, et croyez-nous, les découvertes, activités, tant sportives (en montagne ou sur l’eau) que gourmandes (bonjour, les microbrasseries et les cidreries), même culturelles, ne manquent pas. Le tout en roulant en voiture de location quelques minutes entre chaque destination, sur la seule et unique autoroute 101 (Sunshine Coast Highway) – impossible de s’y perdre ! –, qui dit mieux ?
Du pittoresque village de Gibsons (élu en 2009 par Le Routard « communauté de moins de 20 000 habitants la plus agréable à vivre au monde », ça vous donne une idée) jusqu’aux petits ports de Pender Harbour en passant par Sechelt (ou ch’atlich, une politique de réconciliation visant depuis 2020 à redonner aux agglomérations leurs noms d’origine, attribués par les Premières Nations), on vous met au défi de résister aux charmes de cette nature aussi brute qu’imposante. Ou à l’accueil chaleureux de ses (pén)insulaires, visiblement fiers et heureux de faire partager leur amour d’un coin de pays unique, et leur mode de vie ô combien enviable. Un petit tour de kayak sur le Pacifique avant de souper, ça vous dit ? Oh que oui…
Pourquoi l’automne, au juste ? Pourquoi pas ? Si la météo est certes clémente toute l’année, avec ses étés chauds et secs et ses hivers humides et doux (rarement au-dessous de zéro), si vous pouvez vous le permettre, l’automne garantit d’éviter les foules et offre, ce faisant, un accès privilégié à ce territoire magique. Des plages quasi vides et non pas bondées de Vancouvérois, un sentier en montagne désert, voilà l’idéal pour apprécier cette région éloignée et la savourer à fond, tout en profitant de journées encore chaudes et de nuits plus fraîches. Avec, en prime, un début de couleurs ici et là.
« Pour moi, personnellement, l’automne est la meilleure saison, j’adore cet intermède, entre le chaos fou de l’été et l’hiver ! », confirme Rhiannon Shaw, gérante du café Beachcomber, du nom de la populaire série de la CBC, tournée ici même, à Gibsons. Un sage avis partagé par plusieurs résidants croisés pendant notre récent séjour, qui n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde…
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