Après avoir écumé l’est de Laval l’été dernier en mode pédalage, c’est désormais sur la partie occidentale de l’île Jésus que nous nous penchons, toujours au guidon. Au gré d’un circuit par étapes, le meilleur de l’été s’est retrouvé sous nos roues : plage, crème glacée, produits fermiers hyperlocaux, coins nature, le tout couronné de fleurs, puisque ce secteur s’avère un fleuron de l’horticulture, et ce, de longue date. À aimer un peu, beaucoup, à la folie…

Ça roule en transports

Comme l’an passé, nous avons de nouveau testé la formule métro-bus à partir de Montréal pour nous rendre au point de départ du circuit, à Laval-Ouest. L’opération s’est déroulée comme un charme, d’autant plus que les cyclistes sont désormais les bienvenus dans le métro en tout temps, excepté lors d’évènements d’envergure en ville, jusqu’au 20 août. Quant aux autobus lavallois, ils sont tous équipés d’un support pour deux bicyclettes qui se déploie facilement. Ainsi, on s’épargne de larges segments urbains pas toujours roses et on garde son énergie pour l’essentiel. Nous voici donc déposés, tout frais, au pied de notre première étape, pour faire le plein de victuailles.

  • Au Marché de la ferme des Agneaux de Laval, on retrouve notamment les produits confectionnés sur place.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Au Marché de la ferme des Agneaux de Laval, on retrouve notamment les produits confectionnés sur place.

  • Une nouveauté cette année : trois pavillons où l’on peut manger, façon champêtre.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Une nouveauté cette année : trois pavillons où l’on peut manger, façon champêtre.

1/2
  •  
  •  

Pour brouter un pique-nique

Il y a des signes qui ne trompent pas : à voir la vingtaine de brebis brouter dans un vaste champ, on sait que le marché fermier des Agneaux de Laval est proche. En fait, une centaine d’ovins sont élevés en ces lieux, tout autant de poules pondeuses, en marge de cultures d’orge et de soya. Le propriétaire, Donald Beaulieu, est par ailleurs très regardant sur la qualité de la nourriture de ses bêtes, biologique, et les pratiques écoresponsables. On retrouve le fruit de ces efforts dans une sympathique boutique, avec produits de la ferme ou locaux, certains étant cuisinés sur place.

La belle nouveauté de l’année est l’installation de trois pavillons isolés dans les champs à proximité où l’on peut se faire servir un choix de quatre jolis menus de pique-nique. « On voulait offrir un cadre reposant, notamment pour la clientèle urbaine, de bons produits et un prix abordable, indiquent M. Beaulieu et sa fille Catherine. Les gazebos peuvent accueillir jusqu’à 15 personnes, le midi ou le soir, qui peuvent prendre leur temps et rester plusieurs heures si elles le souhaitent. » Après un sandwich aux œufs et au bacon, des salades goûteuses, un confit d’oignon et une délicieuse mousse au chocolat, nous voici l’estomac bien rempli pour l’après-midi.

  • Il s’agit du plus grand producteur de fleurs annuelles de la province.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Il s’agit du plus grand producteur de fleurs annuelles de la province.

  • Les lieux sont gigantesques.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Les lieux sont gigantesques.

1/2
  •  
  •  

Pédales et pétales

On ne pédalera pas bien longtemps, puisqu’à quelques centaines de mètres, on s’arrête au pied des Serres Cléroux, plus grand producteur de fleurs annuelles de la province. Les lieux sont gigantesques, pareils à un labyrinthe végétal où fourmillent des centaines de variétés de plantes tropicales et locales, dont des chrysanthèmes d’automne et des poinsettias, en saison. Au total, les serres s’étendent sur un million de pieds carrés, dont une partie est à Mirabel. Celles accueillant la clientèle donnent le tournis et n’ont rien à envier aux jardins botaniques de ce monde. Qu’est-ce qui se vend le plus ? « Les bégonias Rieger, les impatiens de Nouvelle-Guinée, les cannas, les géraniums suspendus, entre autres », souligne le gérant adjoint Stéphane Carrière. Si on a de la place dans nos paniers à vélo, on attrape une petite plante au passage, ou on se promet de revenir plus tard choisir un beau spécimen.

  • La baignade y est désormais autorisée, jusqu’au 28 août.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    La baignade y est désormais autorisée, jusqu’au 28 août.

  • C’est reparti pour une petite balade !

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    C’est reparti pour une petite balade !

1/2
  •  
  •  

Sous les pavés, la plage

Après un petit bout de chemin par des quartiers résidentiels tranquilles, on accoste à la plage de la berge aux Quatre-Vents, récemment aménagée sur un kilomètre et demi. Les jours de chaleur, l’ambiance est à son comble ! La baignade, surveillée, y est désormais autorisée jusqu’au 28 août, de 11 h à 19 h. Trempette et serviette n’ont jamais été aussi bienvenues.

À l’entrée des lieux, un drôle de tronc vous accueille : il s’agit d’une sculpture sur bois réalisée sur un frêne mort, œuvre de Serge Roy et de Richard Lamothe, deux bénévoles ayant allié leurs habiletés dès 2019 pour figurer un entrelacs de motifs de tous horizons en relief. Ce dernier était présent sur place pour nous présenter l’œuvre : « On y trouve de tout, un roi devenu Neptune, du bouddha, du maya, un symbole franc-maçon, avec, au sommet, notre dernier ajout, un androgyne », détaille-t-il. On trouve également deux bancs sculptés, dont l’un représente Quetzalcóatl, dieu « serpent à plumes » de la Mésoamérique. Poétique !

Après le plein de soleil, on peut aller chercher un peu d’ombre à l’Orée-des-Bois, à quelques kilomètres au nord-est, aire naturelle maillée de boisés et de milieux humides, avec vue sur la rivière des Mille Îles.

  • Plusieurs activités y sont proposées.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Plusieurs activités y sont proposées.

  • Envie de sucreries ? Un arrêt au camion-crémerie s’impose. Sur la photo, Roxanne Marineau nous présente l’une des compositions glacées de l’été.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Envie de sucreries ? Un arrêt au camion-crémerie s’impose. Sur la photo, Roxanne Marineau nous présente l’une des compositions glacées de l’été.

  • L’endroit compte une boutique où se ravitailler. On y trouve aussi un vélo suspendu, avec une petite histoire à découvrir.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    L’endroit compte une boutique où se ravitailler. On y trouve aussi un vélo suspendu, avec une petite histoire à découvrir.

1/3
  •  
  •  
  •  

Familiale et festive

On redescend vers le sud pour atteindre la ferme centenaire Marineau, l’une des plus anciennes de Laval. Gérée par Louis et sa famille, elle offre une foule d’activités, en marge de l’autocueillette (fraises, bleuets, citrouilles et plus), comme des jeux pour enfants, des tables pour pique-niquer, une boutique… Cet été, les propriétaires inaugurent un festival dans une aire conviviale sous chapiteau champêtre avec chansonniers, et un vaste labyrinthe mixte maïs-tournesols parsemé d’énigmes d’agroglyphes (crop circles) à résoudre. « On est les seuls à avoir ce type de labyrinthe », indique le propriétaire, Louis Marineau. On retrouve aussi notre fil conducteur floral avec la possibilité de cueillir dahlias, immortelles, delphiniums, tournesols de divers coloris, statices et bien d’autres, avec des instructions pour constituer un bouquet séché.

Pour les amateurs de sucre, arrêt obligatoire au camion-crèmerie monté sur place par Roxanne et son cousin Matis Marineau, proposant gelatos, sorbets, molles et slush, où sont intégrées les baies de la ferme (fraises, bleuets, framboises, camerises). « On a racheté un food truck et on l’a repeint à nos couleurs, explique Roxanne, nièce de Louis. On a consulté beaucoup de monde pour la méthode de fabrication, dont Mario, un monsieur italien qui connaît ça parfaitement et nous a recommandé une machine importée d’Italie. » « C’est la meilleure crème glacée… hum… au Canada », exagère avec malice son oncle Louis. On a fondu pour les gelatos et sorbets, ainsi que « Le voilier », une composition avec deux molles à la vanille de Tahiti, un sorbet framboise avec coulis, soutenus par une tranche de gâteau et coiffée de baies rouges. Miam !

  • Au Paradis des Orchidées, on trouve plus de 30 000 spécimens.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Au Paradis des Orchidées, on trouve plus de 30 000 spécimens.

  • Laurent Leblond, propriétaire du Paradis des Orchidées

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Laurent Leblond, propriétaire du Paradis des Orchidées

1/2
  •  
  •  

La plus belle des fleurs

Un peu plus au sud, tout, tout, tout, vous saurez tout sur l’une des plus belles fleurs au monde, en faisant escale au Paradis des Orchidées, où des serres couvent 30 000 spécimens et des centaines de variétés aux couleurs et aux formes étonnantes. Le propriétaire, Laurent Leblond, fervent défenseur de la production en lutte biologique (on recourt à des prédateurs pour atténuer la présence de nuisibles), est d’ailleurs intarissable au sujet de ces végétaux ravissants. « Avec certaines plantes, au bout d’un moment, on n’apprend plus grand-chose. Mais avec les orchidées, il y a toujours quelque chose à apprendre. Il y a aussi cette spécificité : parfois, pour une espèce précise, un seul insecte ou oiseau viendra la polliniser », explique-t-il, nous montrant par exemple une orchidée de Madagascar ayant pour seul allié un papillon de nuit spécifique. La nature au sommet de son art !

  • On troque le vélo contre un kayak ou un canot !

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    On troque le vélo contre un kayak ou un canot !

  • Plusieurs animaux ont trouvé refuge au parc de la Rivière-des-Mille-Îles.

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Plusieurs animaux ont trouvé refuge au parc de la Rivière-des-Mille-Îles.

1/2
  •  
  •  

Dériver sur la rivière

Notre parcours s’achève au parc de la Rivière-des-Mille-Îles, ce qui nécessitera une bonne demi-heure de pédalage un peu plus urbain, jusqu’à atteindre le plus grand espace faunique protégé de la grande région métropolitaine. On peut s’y offrir une pause et un café avant de troquer son vélo pour un kayak, une planche à pagaie ou un canot et de se lancer dans de nouvelles aventures de navigation, au gré de circuits autoguidés ou des sentiers de randonnée. Le refuge abrite les deux tiers de la faune vertébrée québécoise, ainsi que 92 espèces en péril ou à statut précaire. C’est presque avec regret que l’on se dirige vers la station Montmorency pour boucler la boucle de ce circuit fleuri, de retour vers l’urbanité pure et dure.