(Le Bic) Des chalets qu’on loue à la nuit. Des produits fins comme à l’hôtel. Une vue imprenable sur Le Bic. Bienvenue au Vieux Loup de Mer, où la première location n’est certainement pas la dernière.
Il y a près de 25 ans, Martin Gagnon et Jean-Luc Leblond ont acheté un premier chalet pour le restaurer. « L’agent immobilier ne nous avait même pas dit que le terrain allait jusqu’à la pointe. »
Un trésor caché puisque la pointe donnait sur le havre du Bic.
« On a aménagé le chalet et j’ai passé une petite annonce pour le louer », raconte Martin Gagnon.
Le succès fut tel que Jean-Luc Leblond et lui ont érigé une deuxième habitation, une troisième, et ainsi de suite, à raison d’une par année. Toutes à partir de charpentes en bois d’anciennes maisons ancestrales, dont une première datant de 1859.
« Nous sommes devenus les fous du village qui louent des chalets démontés », illustre Martin Gagnon en rappelant que c’était bien avant l’arrivée d’Airbnb et même avant que le parc du Bic soit sous l’égide de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ).
Si Jean-Luc Leblond a été entrepreneur en plomberie et chauffage comme son père, il est un autodidacte de la construction et un amoureux de tout ce qu’on retrouve dans les brocantes et les ventes-débarras.
Je suis un ramasseux d’accessoires de déco. Des raquettes, des rames, des cannes à pêche, des peaux de fourrure, de la vaisselle, des thermos.
Jean-Luc Leblond
« Jean-Luc a toujours ramassé des cochonneries, blague son amoureux. Nous avons ramassé du stock pendant des années sans savoir ce que l’on allait en faire. En récupérant des maisons, on pouvait tout mettre dedans. »
L’authenticité et un grand souci du décor, c’est justement ce qui fait le charme des chalets Vieux Loup de Mer, qu’on trouve au nombre de 15 aujourd’hui.
Ce qui les distingue, c’est aussi le concept de « chalets hôteliers » que Jean-Luc Leblond et Martin Gagnon ont développé au cours des dernières années.
Non seulement on peut louer les chalets à la nuitée, il y a aussi du savon, du café et même de quoi manger... Comme à l’hôtel ! « Il y a quelqu’un à l’accueil », ajoute Martin Gagnon.
Bien dormir… et bien manger !
C’est au début de la pandémie que Martin Gagnon est arrivé avec un autre concept : celui d’un garde-manger. « J’ai appelé mon amie Colombe St-Pierre », raconte celui qui est devenu le seul à avoir des produits de la cheffe vedette à l’extérieur de son restaurant.
Il a aussi acquis un permis d’alcool d’épicier et confié la carte des vins à Julien Gagnon de l’agence Wino Import, si bien qu’on retrouve au garde-manger – dont on doublait la superficie lors de notre visite – des bouteilles de vignobles québécois parmi les plus recherchés et même de la bière Auval (de l’eau bénite pour les amateurs).
« Quand on arrive fatigué après cinq heures de route, on a juste envie de s’asseoir au coucher de soleil et de boire une bière en mangeant », illustre Martin Gagnon en soulignant que les commandes peuvent se faire d’avance par courriel et que tout passant peut s’arrêter pour faire des emplettes.
Depuis peu, les invités peuvent aussi profiter d’un poulailler et d’un potager.
Les gens vont chercher leurs œufs et leurs fines herbes. C’est incroyable comme c’est devenu un beau point de rencontre.
Martin Gagnon
« Un chef au chalet »
« Chaque année, on a quelque chose de nouveau », nous disait Martin Gagnon au cours de notre visite en avril dernier.
Le duo va aménager un espace – une sorte de grange – pour accueillir des groupes d’affaires et tenir des soirées évènementielles. Il y aura même une cuisine dont le chef en résidence sera nul autre qu’Adrian Pastor, demi-finaliste à l’émission Les chefs ! l’an dernier.
Ses plats sont déjà offerts au garde-manger du Vieux Loup de Mer. Encore mieux : on peut réquisitionner ses services comme « chef au chalet ».
Adrian Pastor adore cuisiner pour les gens dans le confort d’un foyer plutôt que dans un restaurant. « L’atmosphère est plus détendue et il y a un plus grand contact avec les gens. On laisse une plus grande trace dans leur tête. »
Le Péruvien d’origine qui vit au Québec depuis six ans mène ce qu’il a appelé le projet Yaku (ce qui signifie Eau en langue indigène péruvienne quechua). Le fleuve Saint-Laurent l’a inspiré dans sa quête d’offrir des expériences culinaires personnalisées qui font découvrir sa région d’adoption. « Selon ce que la nature me donne en ce moment », précise-t-il.
D’amour et de chalets
Pour sa part, Jean-Luc Leblond a un projet perpétuel : remonter de nouveaux chalets. Le prochain sur la liste donnera une deuxième vie à une charpente qu’il a rapatriée l’an dernier de Saint-Octave-de-Métis.
Est-ce qu’il y a une finalité ? « Je n’arrête jamais », convient l’homme au tempérament si calme.
« Martin, lui, il jase, il jase, pis il jase », blague-t-il.
Jean-Luc Leblond et Martin Gagnon, c’est beaucoup de chalets, mais c’est surtout une belle histoire d’amour qui dure depuis 28 ans... Depuis que Jean-Luc Leblond a commandé un verre dans un bistro de Saint-Luce. Martin Gagnon était derrière le bar après avoir quitté Drummondville et étudié en tourisme au collège LaSalle.
« On a jasé, puis ça dure depuis ce temps-là », dit Jean-Luc Leblond.
C’est sans doute pourquoi il y a autant d’amour dans les chalets du Vieux Loup de Mer.
Consultez le site du Vieux Loup de Mer Consultez le site du projet Yaku