Le port de Montréal a connu un achalandage record cette année, avec près de 130 000 croisiéristes et membres d'équipage qui ont posé pied sur les quais. Une augmentation de 12 % par rapport à 2017.

«Il s'agit d'une excellente nouvelle pour Montréal, lance Yves Lalumière, président-directeur de Tourisme Montréal. Ça prouve qu'on est en train de gagner tranquillement la niche du tourisme de luxe. Les croisiéristes sont des voyageurs qui séjournent dans les hôtels de luxe avant et après l'embarquement. Ils fréquentent les grands restaurants, visitent des galeries d'art et achètent des oeuvres. L'aéroport en profite également, avec l'arrivée ou le départ de plusieurs passagers.»

Les retombées économiques pour Montréal seraient donc considérables, selon M. Lalumière. Ce dernier estime que les croisiéristes qui embarquent ou débarquent à Montréal y prolongent leur séjour de deux jours, voire plus. «On peut penser que chacun dépense autour de 500 $ par nuitée.»

Autre bonne nouvelle: ces croisiéristes ont permis d'étendre la saison touristique, puisque la majorité des croisières ont eu lieu pendant les intersaisons. «L'été, nos hôtels sont souvent pleins, mais les croisiéristes viennent surtout en mai et juin, puis à l'automne, pour voir les couleurs.»

Modernisation des infrastructures

Selon Yves Lalumière, Montréal récolte cette année les fruits du travail de modernisation effectué depuis 2016 sur les infrastructures d'accueil au Vieux-Port. «Certaines journées, on s'est retrouvé avec quatre navires accostés en même temps à Montréal. Jamais on n'aurait pu en recevoir autant auparavant. Pire, sans cette modernisation, des navires ne seraient pas revenus, ce qui nous aurait peut-être fait perdre 30 000 passagers.»

«On a sécurisé les liens qu'on avait déjà et on est désormais en mesure d'attirer d'autres entreprises, car nos infrastructures permettent d'accueillir convenablement une clientèle habituée au luxe.»

Cette année, Montréal a vu passer 89 navires de croisières différents, dont 5 qui n'avaient jamais fréquenté ses eaux.

Parmi les navires qu'Yves Lalumière aimerait bien voir défiler sous le pont Jacques-Cartier dans un avenir rapproché, il y a, en tête, ceux de Ritz-Carlton, qui commenceront à naviguer en 2020. Il espère aussi voir augmenter le nombre de croisières estivales et attirer les navires d'exploration spécialisés en croisière hivernale.

Pour l'an prochain, le président-directeur de Tourisme Montréal prédit une augmentation de 10 points de pourcentage par rapport à cette année. «Il y a encore de la place pour le développement, car le taux de pénétration des croisières sur le marché nord-américain est seulement de 2 à 3 %. Il y a encore beaucoup de Canadiens qui ne connaissent pas le produit croisière et beaucoup de Montréalais qui connaissent mal leur port.»