Ils se sont fait traiter de fous. Mais Maryse Guévin et Dany Thibault ne voulaient pas avoir de regrets. En 2006, le couple dans la trentaine laissait emplois et maison derrière lui et quittait l'Abitibi pour découvrir le monde. Les voyageurs n'ont pas regretté leur choix. Ils ont tellement aimé leur périple, qu'à peine revenus en terre québécoise, en juin, ils planifiaient déjà leur prochain départ. Cette fois, ce sera l'Amérique latine.

Pendant deux ans, Maryse et Dany ont bourlingué en Europe, en Afrique du Nord et en Asie. Le couple rêvait de ce voyage depuis 2001.

 

Pourquoi? «Pour le dépaysement. Mais aussi pour éviter les regrets. On ne regrette pas ce qu'on fait, on regrette ce qu'on ne fait pas», explique Dany. Et oui, certaines personnes de leur entourage les ont pris pour des fous, admettent-ils, amusés.

Pendant les deux années de leur périple, ils ont voyagé avec des sacs à dos comme seuls bagages et ont logé dans de petites auberges pour minimiser les coûts de séjour. Le jeu en a valu la chandelle, disent les aventuriers. «La nourriture était partout délicieuse», confie Dany. Les paysages, eux, étaient merveilleux, disent-ils.

En deux ans, ils ont eu le temps de faire mille et une choses. Ils ont vécu l'effervescence des préparatifs des Jeux olympiques de Pékin lors de leur passage en Chine. Ils ont vu des tigres à l'état sauvage dans la jungle du Népal. Ils ont aussi visité les pyramides de Gizeh en Égypte, l'une des sept merveilles du monde. Mais surtout, ils ont côtoyé de très près les habitants des pays visités.

L'expérience est venue à bout de leurs préjugés face aux pays pauvres. «On s'est tellement fait dire que c'était dangereux, qu'on pensait se faire voler au moins une fois. Mais ce n'est jamais arrivé. Les gens sont si gentils et si accueillants», affirme Maryse. Le couple a pourtant apporté dans ses bagages un camescope, une caméra digitale et un ordinateur portable.

«Ailleurs, ce n'est pas plus dangereux qu'ici : je peux me faire dévaliser au Québec ou en Égypte. Le danger c'est d'être à la mauvaise place, au mauvais moment», illustre Dany.

Bien que tout se soit bien déroulé, un minimum de précautions est nécessaire pour cheminer l'esprit en paix, estiment-ils. Surtout dans les coins moins touristiques.

Pour prévenir le vol, Maryse et Dany suggèrent aux voyageurs d'éviter les transports en première classe des pays en développement.

«Les voleurs sont partout malins. Ils savent que les voyageurs en première classe ont plus d'argent et de bijoux», explique Maryse. «On a toujours voyagé en dernière classe pour éviter les vols», ajoute-t-elle.

Une façon de tromper les voleurs est de traîner sur soi un faux portefeuille avec de vieilles cartes expirées. «Ils partiront avec le faux document», explique Dany.

Pour ce qui est des appareils électroniques, la meilleure protection demeure la discrétion. Inutile donc d'exhiber vos biens en public. «Trimbaler son PC dans un vieux sac à dos éloignera les soupçons», conseille Dany.

Plusieurs commerçants, surtout en Asie, exigent un passeport en garantie pour la location d'une chambre ou d'une voiture. D'où le risque de voir disparaître ce précieux document.

«Le truc : faites une copie plastifiée de votre passeport que vous donnerez aux commerçants. Ils la croiront, à tort, tout aussi valide», explique Maryse.

Retour à la réalité

Le retour à la réalité québécoise sera de courte durée pour Maryse et Dany puisqu'ils reprendront la route dès la fin septembre pour compléter leur tour du monde. Ils mettront alors le cap sur le Guatemala, le Honduras, le Pérou et le Chili.

«On s'ennuyait de nos familles. On avait promis de les visiter, mais on avait prévu repartir avant même de revenir. Ce n'est pas un vrai retour au Québec, c'est une escale», assure Maryse.

Depuis leur arrivée, Maryse et Dany habitent dans un petit appartement à Amos. Ils ont mené une vie frugale durant tout leur périple. Si bien qu'ils ont été surpris du retrouver l'amas de boîtes, contenant toutes leurs affaires personnelles.

«Depuis deux ans, tous nos biens tiennent dans nos sacs à dos. On avait vendu un tas de choses, avant notre départ, mais il en reste encore beaucoup. C'est inouï», raconte Maryse.

Ils repartiront bientôt découvrir d'autres contrées avec un goût tout aussi vif d'aventures. Et un peu plus d'expérience dans leur baluchon.