Le 17 septembre dernier, la montagne Pelée et les pitons du Carbet ont fait leur entrée au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Point culminant de la Martinique, fleuron absolu de l’île, le volcan gris actuellement au repos attire les randonneurs.

(Martinique) Responsable de la plus meurtrière éruption volcanique du XXe siècle, la montagne Pelée avait fait près de 28 000 morts en mai 1902. L’explosion suivie d’une nuée ardente avait rasé l’ancienne capitale économique, Saint-Pierre (qui compte aujourd’hui environ 4000 habitants). Plus de 120 ans plus tard, la Pelée reste sous haute surveillance par l’Observatoire volcanologique et sismologique de la Martinique (OVSM).

Aussi terrible soit-elle, cette histoire n’allait certainement pas empêcher notre petit groupe de randonneurs de profiter des points de vue à couper le souffle de la « grande dame du Nord », qui a pratiquement toujours la tête dans les nuages.

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Notre guide sur la montagne Pelée, Gilles Vicrobeck, président du Comité de randonnée pédestre de la Martinique

Mais, par un mardi matin de juin, nous sommes néanmoins inquiets. Il pleut. Notre guide, qui est nul autre que Gilles Vicrobeck, président du Comité de randonnée pédestre de la Martinique, croit qu’on devra peut-être annuler la sortie.

  • Le DoME (Domaine martiniquais d’expérimentation) de Grande Savane est un nouveau centre d’interprétation, d’exposition et d’observation auquel on accède à partir du Prêcheur.

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    Le DoME (Domaine martiniquais d’expérimentation) de Grande Savane est un nouveau centre d’interprétation, d’exposition et d’observation auquel on accède à partir du Prêcheur.

  • Il y a trois habitations semi-troglodytes à louer au pied de la montagne.

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    Il y a trois habitations semi-troglodytes à louer au pied de la montagne.

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En attendant que l’averse cesse, nous découvrons le DoME (Domaine martiniquais d’expérimentation) de Grande Savane. Le centre d’interprétation, d’exposition et d’observation auquel on accède à partir du Prêcheur, permet d’en savoir plus sur l’histoire de la géante que nous nous apprêtons à gravir. On y a même creusé trois petites habitations semi-troglodytes qui peuvent être louées par les randonneurs et les randonneuses. Tant le centre que les hébergements rudimentaires sont des bâtiments modernes et invitants.

Enfin, la pluie se calme et nous avons le feu vert pour commencer l’ascension. Par Grande Savane (face ouest), l’itinéraire nous fait marcher le long d’une large arête pour parvenir à la caldeira, dont on fait le demi-tour pour redescendre par la face est (l’Aileron). Pour faire ce trajet, il faut avoir prévu un moyen de transport à l’arrivée. La majorité des gens partent d’un côté ou de l’autre et font l’aller-retour.

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Pelée, vue sur mer

Nous marchons pendant un peu moins de quatre heures, à un bon rythme. C’est une randonnée tout de même sportive, qui l’aurait été encore plus si nous avions décidé de monter jusqu’au sommet du cône formé après l’éruption de 1929, surnommé « le Chinois » pour sa ressemblance avec le chapeau pointu.

Randonnées en tout genre

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Le Sentier du littoral du Diamant

La montagne Pelée et les pitons du Carbet, c’est près de 14 000 hectares de superficie, soit 12 % du territoire martiniquais. Mais c’est loin d’être la seule région randonnable de l’île. Le TopoGuide répertorie 35 parcours de niveaux de difficulté très variables. Plusieurs sentiers longent le littoral pour ceux et celles qui préfèrent la brise saline de la mer des Caraïbes ou de l’Atlantique à l’air de la montagne.

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Le Sentier du littoral du Diamant s’ouvre sur la mer, avec vue sur le Morne Larcher, également appelé « la femme couchée ». La voyez-vous ?

Le lendemain, les jambes bien endolories, nous explorons justement un de ces parcours faciles et ombragés en bord de mer, le Sentier du littoral du Diamant. Le départ se fait du port de pêche de la Taupinière, en face du restaurant Le Poisson Rouge. Pour éviter d’avoir à faire l’aller-retour, il faudrait garer une voiture à l’arrivée, à La Cherry.

Ce n’est pas la plus palpitante des randonnées. Mais si vous êtes chanceux, généralement entre février et mai – en juin, nous n’y avons pas eu droit –, vous croiserez une mangrove rose. En saison sèche, les fortes chaleurs provoquent une évaporation de l’eau, une diminution de l’oxygène et donc une augmentation de la salinité de la mangrove. Ces conditions sont optimales pour l’algue Dunaliella salina, qui prolifère et produit une quantité importante de bêta-carotène, lui donnant une couleur rose.

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Une mangrove rose

À moins de s’intéresser à la botanique, le parcours est surtout intéressant pour ses ouvertures sur la mer et les vues que celles-ci permettent du rocher Diamant et du Morne Larcher, également appelé « la femme couchée », parce que son profil rappelle celui d’un visage et d’une poitrine.

À l’eau !

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La plage du Carbet, dans le nord-ouest de l’île, est faite de sable gris.

Certes, on peut se contenter des innombrables plages de l’île, qu’elles soient de sable blanc dans le Sud ou de sable gris volcanique dans le Nord, mais une sortie en mer en catamaran, c’est encore mieux. Avec Calypso Croisières, ce n’est pas hors de portée, financièrement. Une journée complète sur une des embarcations peut coûter seulement 95 euros (environ 140 $ CAN) par adulte. La formule « coucher de soleil » (sortie de deux heures avec baignade et dégustation de rhum) est à 45 euros (environ 65 $ CAN).

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Un des catamarans de Calypso, avant l’orage

« Souvent, les gens pensent “Je suis en bateau, je suis bloqué”. Mais c’est l’inverse. Le bateau, c’est une ouverture. C’est une plateforme de baignade, c’est un restaurant, c’est un hôtel, c’est être en immersion avec des locaux qui peuvent vous apprendre plein de choses sur l’endroit », déclare Pierre-Walter Varkala, propriétaire de l’entreprise établie aux Anses d’Arlet, dans le Sud. Il a fait le voyage jusqu’à Saint-Pierre, au nord, pour nous faire découvrir la côte jusqu’à Case-Pilote, trois communes plus loin.

Nous apprenons que plusieurs dizaines d’espèces de cétacés fréquentent les eaux de la Martinique. Nous en observons quelques-unes, justement, dont le dauphin tacheté pantropical qui se serait sédentarisé dans l’immense sanctuaire Agoa des Antilles. Pendant ce temps, un délicieux repas est en préparation dans la cuisinette et le rhum attend sur la table !

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