(La Havane) Cuba a reçu 4,28 millions de touristes en 2019, contre 4,71 millions un an plus tôt, mais l’île est une destination qui séduit de plus en plus de Russes, selon les chiffres officiels publiés mardi.

Le nombre de touristes à visiter l’île a baissé de 9,3 % sur un an, le pire mois ayant été décembre, avec une chute de 18,6 % par rapport à décembre 2018, a annoncé le Bureau national des statistiques (Onei).

Le tourisme est la deuxième source de revenus du pays, avec 3,3 milliards de dollars en 2018, derrière l’envoi à l’étranger de professionnels (surtout des médecins).

Les nombreuses sanctions de Washington, notamment l’interdiction aux navires de croisière américains de faire escale à Cuba depuis juin, ont eu un impact sur les arrivées de touristes américains, qui ont diminué de 21,9 %, à 498 067.

Mais « la réduction du nombre de touristes en provenance des cinq pays d’Europe occidentale apportant le plus de visiteurs est bien plus importante que la réduction du nombre de touristes des États-Unis », a souligné l’économiste Pedro Monreal sur Twitter.

Le tourisme en provenance d’Allemagne a baissé de 16,1 %, de France de 14,3 %, d’Espagne de 12,9 %, d’Italie de 25 % et du Royaume-Uni de 34,9 %.

En revanche, les touristes russes ont été bien plus nombreux, à 176 964 (+29,5 %), ce qui les place en quatrième position derrière les Canadiens (1,1 million de touristes, chiffre resté stable), les Américains et les Cubains de l’étranger.

En 2019, Cuba, qui a vécu dans le giron soviétique jusqu’au début des années 1990, a réaffirmé ses liens avec son allié traditionnel russe, accueillant sur l’île le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov puis le premier ministre Dmitri Medvedev.

Fin octobre, le président cubain Miguel Diaz-Canel s’est à son tour rendu à Moscou.

Les échanges commerciaux entre les deux pays ont bondi de 34 % en 2018, à 388 millions de dollars, et devaient atteindre 500 millions en 2019.

Troisième partenaire commercial de Cuba derrière l’Union européenne et la Chine, Moscou lui a octroyé un prêt de 40 millions de dollars pour moderniser son industrie militaire, annoncé un plan d’investissement d’un milliard d’ici 2030 pour rénover les voies ferroviaires cubaines et noué des accords dans le nucléaire civil et la cybersécurité.

Plusieurs compagnies aériennes russes ont par ailleurs ouvert des liaisons avec des villes cubaines.