Des chercheurs de l'Université McGill, à Montréal, et de l'Université Harvard, au Massachusetts, affirment que les hommes aux prises avec un cancer de la prostate qui ont quelques kilos en trop ou sont obèses ont deux fois plus de chances de succomber à la maladie que ceux dont le poids est normal.

Les spécialistes croient que les niveaux accrus d'insuline des hommes ayant un problème de poids pourraient en être la principale raison.

«Les précédentes études laissaient croire à un lien entre la progression du cancer de la prostate et le fait d'avoir une surcharge pondérale», a indiqué le Dr Michael Pollack, spécialiste du cancer à l'Université McGill et chercheur principal dans le cadre de l'étude menée par les deux institutions.

«Cette étude confirme avec force ces conclusions antérieures et en fait, pointe en direction d'un coupable principal, qui semble être une secrétion excessive d'insuline chez ces patients», a-t-il ajouté.

De précédents travaux de recherche ont démontré que les cellules du cancer de la prostate comptaient en surface des récepteurs de l'insuline, ce qui signifie qu'elles sont sensibles à l'hormone qui règle la quantité de glucose, ou sucre, dans le corps. Les personnes obèses ont tendance à avoir des niveaux d'insuline élevés.

Le Dr Pollack a indiqué que pendant longtemps, les médecins pensaient que le niveau de testostérone d'un homme était le plus important facteur déterminant la virulence de son cancer de la prostate.

«Mais cette étude laisse maintenant croire que nous devons porter notre attention à une nouvelle famille d'hormones liées à l'insuline qui peuvent aussi influencer le comportement du cancer de la prostate», a-t-il déclaré lors d'un entretien accordé depuis Montréal.

Dans le cadre de leur étude, les chercheurs des deux universités se sont intéressés à 2546 hommes diagnostiqués avec le cancer de la prostate entre 1982 et 2007.

Cette étude, dont les résultats ont été publiés sur le site Internet du journal The Lancet Oncology, a été financée par la Société canadienne du cancer et les National Institutes of Health des États-Unis.