Le physiothérapeute Denis Fortier s’est donné une mission : améliorer la qualité de vie des gens en les éloignant des maladies. Avec son 7e guide pratique Plus jamais malade !, il prodigue des conseils très concrets, car nous avons tout ce qu’il faut en nous pour prendre soin de notre santé. Nous l’avons rencontré.

Denis Fortier est motivé plus que jamais. Selon lui, on peut tous être en meilleure forme grâce à de simples gestes efficaces. Il parle avec passion de sa profession de physiothérapeute qu’il pratique depuis 30 ans, et estime qu’avec le piètre état de notre système de santé, les gens réalisent l’importance du rôle qu’ils peuvent jouer dans leur bien-être. Le physiothérapeute multiplie d’ailleurs les interventions à la radio, ou sur sa chaîne YouTube où il a plus de 750 000 abonnés, pour parler notamment des bienfaits de la marche, de l’importance du sommeil et d’une bonne alimentation.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Denis Fortier, physiothérapeute et auteur de Plus jamais malade !

« Je sens une responsabilité et ça me motive, car je sais que j’aide les gens en étant accessible et en faisant partager mes connaissances. On sait que 70 % des maladies chroniques peuvent être évitées s’il y a de la prévention, mais on est très mauvais au Québec en prévention. On a fait des campagnes contre le tabagisme, la vitesse et l’alcool au volant, mais pourquoi ne fait-on pas des campagnes pour valoriser la marche au quotidien ? Pour parler de la surconsommation de sel, de sucre, de la malbouffe ? », déplore-t-il.

L’auteur croit qu’il existe plusieurs façons de faire de la prévention. On peut dire, par exemple, qu’on a tous un pouvoir pour prendre soin de sa santé et qu’on peut construire soi-même des bases solides pour y arriver.

On a normalisé le dysfonctionnement de notre système de santé et notre dysfonctionnement. On s’est résignés face à notre santé et c’est ça qu’il faut changer.

Denis Fortier

L’importance des muscles

Denis Fortier propose dans son livre une approche où il met le muscle au centre de nos préoccupations et présente une série d’exercices qui consistent à améliorer et maintenir une saine mobilité des articulations du corps (flexions des genoux, mouvement latéral des jambes, rotations des poignets).

« Travailler ses muscles, c’est fondamental, c’est ce qui fait bouger nos articulations. Le muscle sécrète des hormones, ça fait 30 ans que je suis physio, mais on ne le savait pas à mes débuts. Le muscle produit des myokines qui apportent d’immenses bienfaits pour la santé cérébrale et cardiovasculaire en plus d’une action anti-inflammatoire. Les exercices de résistance avec des bandes élastiques ou des haltères vont contribuer à une meilleure santé cérébrale, parce que ça sécrète des myokines qui vont jusqu’au cerveau », explique-t-il. Et c’est pour cette raison qu’il faut intégrer l’activité physique à ses habitudes de vie, en marchant plus souvent, en faisant du vélo ou en empruntant les escaliers.

« On le sait, on le répète encore et toujours que 10 000 pas par jour, c’est bon, mais on ne parle pas de la vitesse du pas qui est pourtant fondamentale. Faire simplement deux minutes d’activité d’intensité soutenue par jour (l’activité d’intensité soutenue, c’est lorsqu’on est à bout de souffle) a des bienfaits sur la santé cardiovasculaire et sur le cerveau. Ça aussi, il faut le répéter ! Quand on va marcher, on sait que ça fait du bien d’aller dehors, de s’exposer à la lumière du jour (au moins 60 minutes), c’est rare qu’on revienne de notre marche en se disant qu’on n’a pas apprécié. »

Mes patients me disent qu’ils n’aiment pas faire mes exercices. Mais je les oriente vers le plaisir et vers les bienfaits qu’ils en retirent, car ils voient par exemple qu’ils ont un meilleur sommeil.

Denis Fortier

Pour ce qui est des exercices, il conseille de faire des choix en fonction de nos valeurs et de nos capacités, mais sans culpabiliser. « C’est bien de s’entourer de personnes bienveillantes et inspirantes, de cuisiner des produits frais avec des amis, d’être indulgent envers soi-même. Ce sont des petites choses qui font la différence au quotidien », estime-t-il.

« Comme physiothérapeute, je suis toujours très touché de voir par exemple une personne de 80 ans qui pensait ne plus jamais pouvoir courir, mais en participant à sa rééducation, on la voit courir à nouveau. Et cette joie est tellement grande qu’on se dit qu’il ne faut pas lâcher, que c’est possible d’y arriver. »

Plus jamais malade !

Plus jamais malade !

Éditions Trécarré

310 pages