Le noir de carbone, un polluant présent dans la suie, provenant de la combustion du bois dans les habitations est l'un des principaux facteurs d'hypertension artérielle chez des femmes chinoises en milieu rural, selon une recherche publiée lundi aux États-Unis.

Cet effet est amplifié quand elles habitent à proximité d'un axe routier fréquenté du fait des gaz d'échappement des véhicules.

Près de la moitié des foyers en Chine brûle du bois ou du charbon pour cuisiner et le nombre de véhicules à moteur sur les routes s'accroît fortement depuis ces dernières années entraînant une augmentation des émanations de noir de carbone dans l'air, ont relevé des scientifiques, dont les travaux sont publiés dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) datés du 25 au 29 août.

Cette équipe de chercheurs menée par Jill Baumgartner, de l'Institut de santé et de politique sociale de l'Université McGill à Montréal au Canada, a mesuré l'exposition quotidienne au noir de carbone de 280 femmes vivant dans la province rurale du Yunnan.

Ces femmes ont porté un appareil permettant de collecter des particules en suspension dans l'air de moins de 2,5 microns (millième de millimètre), un diamètre qui a généralement des effets néfastes sur la santé. Les auteurs de l'étude ont ensuite analysé ces échantillons pour évaluer leur contenu en noir de carbone et autres polluants.

Ils ont également pris la tension artérielle des participantes, déterminé leur consommation de sel de cuisine, leur niveau d'activité physique, leur coefficient de masse corporelle ainsi que la proximité de leur habitation d'un axe routier important.

Ils ont constaté que la tension artérielle systolique des participantes, qui correspond à la phase de contraction du coeur, était davantage liée au niveau de particules de noir de carbone dans l'air qu'aux autres polluants.

En outre, les femmes habitant près d'un axe routier fréquenté ainsi que celles exposées à la fumée de poêles ou fourneaux brûlant du bois avaient une tension artérielle systolique près de deux fois plus élevée que celles qui vivaient loin d'une autoroute.

«Nos résultats montrent que les effets du noir de carbone sur la tension artérielle sont au moins deux fois plus importants que ceux des autres particules de polluants dans l'air chez les femmes chinoises en milieu rural utilisant du bois ou d'autres combustibles organiques pour cuisiner», concluent les auteurs de l'étude.

«Cet effet est amplifié si ces femmes vivent à proximité d'une autoroute», ajoutent-ils.

Selon eux, cette recherche suggère que le noir de carbone est un important facteur environnemental de risque de maladies cardiovasculaires et devrait être utilisé comme un indicateur de référence pour évaluer la pollution de l'air et élaborer des programmes pour en réduire le niveau en Chine et dans d'autres pays en développement.