Plus il y a d'herbe à poux dans un quartier, plus il y a d'enfants malades, selon les conclusions d'une étude inédite réalisée par l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.  

Les maladies les plus courantes dans de telles circonstances sont les rhinites, la fièvre des foins, les conjonctivites et les crises d'asthme. D'après ce qu'écrit lundi Le Devoir, cette étude est la première dans le monde à établir un lien de cause à effet entre la prévalence des manifestations allergiques associées à l'herbe à poux et les concentrations locales de cette plante.

L'étude indique que si une moyenne de 16 pour cent des 38 000 enfants montréalais de 6 mois à 12 ans sont rendus malades par l'incurie des propriétaires d'herbe à poux, dans les quartiers les plus pollués par le pollen, c'est un enfant sur quatre qui est atteint.

À Montréal, les secteurs les plus contaminés par cette plante allergène sont les deux extrémités de l'île et deux autres secteurs, l'un au nord, l'autre au sud. Dans le centre, là où la densité urbaine exclut les terrains vagues, les carrières et les autoroutes, la présence de l'herbe à poux est marginale, et les taux de prévalence de la maladie saisonnière à leur plus bas niveau.

Un recours collectif avait été intenté au milieu des années 90 contre la Ville de Montréal pour défaut d'appliquer son règlement sur l'éradication de l'herbe à poux. Toutefois, l'absence d'un lien scientifique de cause à effet entre les concentrations locales de plants allergènes et les symptômes de la requérante avait conduit la Cour supérieure à rejeter cette poursuite.

Le Département de santé communautaire entend notamment interpeller des ministères comme les Transports, propriétaire des emprises infestées des routes et autoroutes, des organismes comme Hydro-Québec, le CN et le CP, et les autres grands propriétaires privés et publics de terrains vagues et de carrières à nettoyer leur cour pour cesser de rendre les enfants malades.