Un écran solaire qui laisse passer des rayons UVB nécessaires à la production de vitamine D, mais qui protège des rayons nocifs du soleil. C'est ainsi que la société australienne Nexdius présente Solar D, qui devrait être lancé au printemps au Canada et aux États-Unis.

Il reste quelques détails réglementaires à régler, mais Nexdius discute actuellement avec des détaillants et des distributeurs aux États-Unis et au Canada, nous a indiqué par courriel John Carey, directeur général des ventes et des opérations logistiques de Nexdius.

« Pour vendre un écran solaire dans un pays, le fabricant doit d'abord mener des tests sur le FPS et d'autres tests de sécurité prescrits par les agences réglementaires. Et Solar D les a tous passés », a indiqué M. Carey, soulignant que son produit ne contient que des ingrédients actifs et inactifs déjà approuvés.

C'est la Boston University School of Medicine qui a annoncé l'arrivée prochaine de cet écran solaire en Amérique du Nord, ce mois-ci, en présentant les résultats d'une étude menée par un de ses professeurs, le Dr Michael F. Holick.

Dans l'étude, financée par Nexdius et publiée dans le journal PLOS ONE, le Dr Holick conclut que Solar D permettrait de produire jusqu'à 50 % plus de prévitamine D3 (un intermédiaire dans la production de vitamine D3) qu'un écran solaire ordinaire.

Les chercheurs ont établi une « méthode de calcul » pour « optimiser le ratio » entre les radiations nécessaires à la production de vitamine D et les radiations qui font brûler la peau. « En tenant compte qu'une majorité de personnes, dans les pays industrialisés, souffrent d'un manque de vitamine D, même l'été, ce ratio constitue un critère nouveau et important pour la qualité des crèmes solaires », écrit le Dr Holick, expert mondial souvent présenté comme un « gourou de la vitamine D ».

Des carences en vitamine D?

Joint par La Presse, le Dr Joël Claveau, dermatologue à la clinique du mélanome de L'Hôtel-Dieu de Québec, n'avait jamais entendu parler d'une crème solaire semblable. 

« C'est vrai qu'il faut tenir compte du fait qu'on a besoin d'un peu de soleil, des UVB, pour avoir de la vitamine D, indique le Dr Claveau. Cela étant dit, les études actuelles démontrent qu'habituellement, même les grands utilisateurs d'écran solaire n'ont pas de déficit de vitamine D. Et la principale raison, c'est que personne ne suit à la lettre les recommandations en matière d'écran solaire. Les gens oublient toujours un petit coin de la peau, ils ont toujours des petites expositions sans se protéger. Et ils finissent par avoir assez de vitamine D. »

Pour combler les besoins en vitamine D, on recommande à certains groupes - nouveau-nés nourris au sein, personnes de 50 ans et plus ou aux prises avec un problème de santé - de prendre des suppléments de vitamine D, et non de s'exposer au soleil, souligne le Dr Claveau, qui rappelle l'épidémie de cancer de la peau au Canada.

À ce jour, Santé Canada n'a pas reçu de demande d'homologation pour Solar D.

PHOTO FOURNIE PAR NEXDIUS

La crème Solar-D.